GRACE Patricia

Nouvelle Zélande

26 mars 2012.
 

Biographie

Patricia Grace lance un véritable pavé dans la mare en 1975 lorsqu’elle publie le recueil de nouvelles Waiariki. Cette Néo-Zélandaise, alors première femme d’origine maorie à publier un livre, est l’une des militantes les plus actives pour la reconnaissance de sa culture. Figure majeure de la Maori Renaissance, elle s’est vue décerner de nombreux prix littéraires comme le prix Kiriyama en 2001, pour Dogside Story (Les Enfants de Ngarua) et le très prestigieux prix Neustadt (aussi appelé "petit Nobel américain") en 2008 pour l’ensemble de son œuvre. Ses livres relaient les grandes revendications des Maoris : la restitution des terres ancestrales confisquées au XIXe siècle par les colons, mais aussi la reconnaissance de leur langue et de leur culture. Ce n’est qu’en 1987 que la Nouvelle-Zélande déclare le Te Reo Maori langue officielle au même titre que l’Anglais.

Les œuvres de Patricia Grace sont empreints d’un réalisme fort. Elle se glisse avec virtuosité dans la peau de ses personnages. Ses recueils de nouvelles comme Électrique Cité fourmillent de personnalités qui forment le peuple maori : celle d’une grand-mère face au deuil, d’une femme au foyer désœuvrée ou encore d’une fillette perdue entre traditions et éducation occidentale.

Au-delà de la thématique de ses ouvrages, l’écriture de Patricia Grace est à elle seule un espace de revendication politique. Sa grande originalité est de retranscrire la manière dont les Maoris parlent Anglais, le parler vrai : une façon de s’approprier la langue du colon et de l’adapter à sa culture, à ses modes de pensée.
Patricia Grace emploie ainsi régulièrement du vocabulaire maori, de manière naturelle, comme pour combler un vide linguistique. Elle adapte aussi parfois la structure de ses phrases à la manière du parler maori : en plaçant le verbe en début de phrase, et le sujet à la fin. Un rythme très particulier qui donne à ses œuvres une singularité saisissante.

Avec la Bataillon Maori, Patricia Grace délaisse sa thématique sociétale pour s’intéresser à un pan de l’histoire de la Nouvelle-Zélande encore trop méconnu : la participation de soldats maoris à la Seconde Guerre mondiale. Ce bataillon partage le même destin que les soldats français du Maghreb du film Indigènes de Rachid Bouchareb : le même déracinement, les mêmes désillusions et les mêmes combats au pied de Monte Cassino. Patricia Grace s’attache particulièrement à retranscrire la réalité de ses personnages, leur vision du monde et des évènements historiques, dans son style réaliste empreint de culture maorie. Elle montre ainsi qu’au-delà de son combat en Nouvelle-Zélande, ses préoccupations sont celles de tous les peuples qui ont souffert de la colonisation.


Bibliographie :


Présentation du Bataillon Maori

1943, campagne d’Italie. Peu de temps après avoir quitté leurs terres ancestrales pour Wellington, la capitale néo-zélandaise, trois frères, pour des raisons différentes, s’engagent volontairement dans le 28e Bataillon maori, et se retrouvent sur le front durant la terrible bataille de Monte Cassino. C’est l’occasion pour Patricia Grace de réfléchir à la réalité de la guerre, aux motivations personnelles de ses jeunes héros et de retracer un épisode marquant de l’histoire néo-zélandaise.

Bien plus qu’un récit de guerre, Le Bataillon Maori est une histoire de fierté et de sacrifice, de fratrie et d’amour qui, avec beauté, humour et émotion, et sans aucun sentimentalisme, nous invite au voyage.

Revue de presse :