GORODÉ Déwé

Nouvelle-Calédonie

9 mars 2012.
 

© Éric AubryDéwé Gorodé est née le 1er juin 1949, dans la tribu de l’Embouchure, en Nouvelle-Calédonie. Après des études secondaires à Nouméa, elle part en Métropole où elle obtient une licence de lettres modernes à Montpellier (1969-1973). La découverte des écrivains de la négritude sera un des éléments déclencheurs tant de son travail d’écrivain que dans sa prise de conscience politique. Son engagement dans les mouvements indépendantistes kanak (Foulards rouges, Groupe 1878) lui vaudra d’être incarcérée à la prison de Nouméa, en 1974 et 1977. Dans son premier recueil Sous les cendres des conques, qu’elle commence en prison, elle dit tout son attachement à ses racines à et à culture. Elle poursuit son travail d’écriture à quatre main avec Nicolas Kurtovitch (Dire le vrai), puis avec Weniko Ihage (Le Vol de la parole), puis se lance dans le théâtre avec Kënâké 2000, mis en scène par Pierre Gope, au théâtre de Poche. Après L’épave (Prix Popaï 2007 du Gouvernement de la Nouvelle-Calédonie), Déwé Gorodé signe avec Graine de pin colonnaire (2009) un deuxième roman composite et poignant où elle mêle poèmes, notes de journal, nouvelles et confidences. Elle publie cette année une vaste fresque sur l’histoire de la Nouvelle Calédonie où elle convoque tout l’univers du conte kanak, avec sa morale, ses côtés magiques et sa poésie. Elle est actuellement ministre de la culture.


Bibliographie :


Présentation de Tado Tado wee (Au vent des îles, 2012) :

Vaste fresque évoquant la Nouvelle Calédonie. Il porte la version des Kanaks eux-mêmes, racontant leur histoire à travers le XXe siècle. Le récit s’appuie à la fois sur des regards qui pourraient paraître contradictoires : une vision traditionnelle de la société de la Coutume, une vision politique assumée indépendantiste et marxiste et une vision profondément féministe. Ce roman intègre à tout cela l’univers du conte kanak, avec sa morale, ses côtés magiques et sa poésie. Océanien, il cherche à unir toutes ces courants de vie et de pensée. La trame très originale du roman se décline à travers la vie de celle qui n’est d’abord qu’une petite fille, Tâdo, mais aussi à travers les vies des différentes parties de sa parentèle au sens le plus large et le plus précis. Ces vies sont interdépendantes par le fonctionnement de la tribu et de la pensée Kanak. Ces vies sont aussi incluses dans l’histoire du pays, dans ses drames et dans celle du monde contemporain et de ses grandes inquiétudes, comme celles qui touchent l’écologie.