CLIFF William

Belgique

15 mars 2012.
 

Biographie

© J.Sassier

William Cliff : un dynamiteur de pensées molles et de comportements convenus, un maître du langage impeccablement dévoyé.

Avec Jean-Claude Pirotte et Jean-Pierre Verheggen, William Cliff (né à Gembloux en 1940) est l’un des poètes les plus singuliers de l’actuel champ poétique belge. Remarqué très tôt par Raymond Queneau, il sera systématiquement édité par Gallimard jusqu’en 1986.

Le style de William Cliff détonne dans la poésie francophone contemporaine. Usant d’une forme ostensiblement classique, il réussit, par les situations et les thèmes abordés, à créer de parfaits objets de scandale. Dans un langage sans détours, direct et simple, il parle du réel le plus brutal : manger, dormir, désirer… Le poète, sans jamais rien cacher de ses propres limites, fait de sa façon de vivre la matière de ses poèmes.

Son verbe violent et voyou, son inspiration à l’affût des désirs quotidiens en tous lieux et tous pays, se déploient dans les deux recueils America et En Orient, que Gallimard republie cette année, et qui lui assurèrent lors de leur parution initiale, la reconnaissance critique et une large audience publique.


Bibliographie :


Présentation de America, suivi de En Orient :

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Les voyages, avec leur part d’errances et de rencontres imprévues, donnent le mouvement et le cadre de ce livre double qui vagabonde et passe du continent américain aux contrées d’Asie. Ainsi America est composé de poèmes inspirés par deux longs séjours en Amérique du Sud et deux voyages aux États-Unis. Tavalera décrit en alexandrins la traversée vers l’Amérique du Sud à bord d’un cargo allemand qui porte ce nom. Puis viennent Montevideo et Cône Sud. William Cliff évoque les plages, les bidonvilles, ses brèves aventures homosexuelles. Dans les deux dernières parties, Philadelphie et Cape Cod, il raconte les étapes de son périple aux États-Unis. Dans cette déambulation de poète voyageur, William Cliff est à son meilleur. Le Nouveau Monde lui inspire des images aussi désolées que l’Ancien. Il est désespéré, grinçant, funèbre et malgré tout drôle. Dès les premières pages, on reconnaît un ton, une allure, une désinvolture révoltée qui n’appartiennent qu’à celui qui avoue pratiquer l’alexandrin « comme on gratte dans son nez pour s’occuper ».

Revue de presse :

« À ceux qui ne lisent pas la poésie sous prétexte qu’il n’y a rien à comprendre -et c’est un préjugé encore très répandu-, il faut conseiller la lecture de William Cliff. », Richard Bli, Le matricule des anges, jan-fév 2003