MÉZIÈRES Jean-Claude

France

6 avril 2012.
 

Biographie

C’est à Salt Lake City, morne capitale des Mormons, qu’à lieu en 1965 l’une des retrouvailles littéraires fondatrices de la science fiction moderne. À cette époque, les jeunes Pierre Christin et Jean-Claude Mézières fuient la France de De Gaulle pour s’installer dans les vastes étendues du Midwest. "La France était incroyablement archaïque à cette époque" raconte Pierre Christin. Au même moment, tout bouge aux États-Unis : c’est l’époque des beatnik, du mouvement des Civil Right, de la Guerre du Viet Nam. Ces deux amis de longue date décident alors de poser les premières pierres de Valérian et Laureline.

Avec beaucoup d’énergie, ces deux passionnés de science fiction mélangent leurs inspirations respectives pour former une œuvre unique : Pierre Christin, professeur de littérature, s’empare de Van Vogt ou d’Asimov et apporte une grande profondeur conceptuelle à la série ; Jean-Claude Mézière, ancien des Arts’A s’est nourri des albums de Tintin, Astérix, ou de la plantureuse Barbarella, "grand-mère spirituelle de Laureline".

De retour en France, le duo enchaîne les projets d’albums, installe dans la durée la saga de Valérian et Laureline, et publie de nombreuses histoires dans le magazine Pilote, dirigé à l’époque par Uderzo, ou dans le Journal de Tintin. Jean-Claude Mézières travaille aussi dans la publicité, ou en tant que photographe, et très vite, et sans le savoir, devient l’une des plus grandes influences de la science fiction contemporaine.

Dans les années 1970, les studios de cinéma de Los Angeles se tournent vers le Space Opera, et recrutent à tour de bras de jeunes techniciens français nourris de Valérian et Laureline, mais aussi d’autres œuvres comme celles de Mœbius. C’est à sa grande surprise que le dessinateur français découvre au fil des Star Wars de nombreux éléments piochés au cœur de ses albums. Bon prince, Jean-Claude Mézière se félicite d’être l’inspirateur d’une œuvre majeure tout en regrettant de n’avoir jamais reçu de message de George Lucas. Son influence est néanmoins reconnue en France. Il reçoit ainsi le Grand Prix de la ville d’Angoulême en 1984, et Luc Besson le recrute lorsqu’il réalise son film le Cinquième Élément : on lui doit ainsi les taxis new-yorkais volants.

En 2007, quarante ans après leur premier album, Pierre Christin et Jean-Claude Mézières clôturent leur saga Valérian et Laureline. Ils laissent une œuvre grandiose, qui a marqué plusieurs générations d’artistes. L’exposition Génération Star Wars, à laquelle il participe au Palais du Grand Large, présentera de nombreuses planches de la série, au milieu d’autres œuvres sur la saga de George Lucas : une manière de prouver que nous sommes tous de la génération Valérian et Laureline.


Bibliographie :

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Présentation de Valérian et Laureline, L’Ouvre Temps

Créé en 1967 dans les pages de l’hebdomadaire Pilote, Valérian s’imposa très vite comme une série majeure et novatrice dans le domaine de la science fiction, un genre presque inexistant dans la bande dessinée française de l’époque. Après vingt-deux albums et plus de quarante ans de vols spatio-temporels, Christin et Mézières ont décidé de clôturer la saga par un final époustouflant, une extraordinaire épopée à la recherche de la Terre disparue mais aussi une ultime surprise pour les deux héros. Valérian et Laureline, accompagnés comme toujours d’un éblouissant bestiaire extraterrestre, devront d’abord triompher des Wolochs, ces terribles blocs d’inhumanité, pour terminer en beauté l’une des plus belles aventures du 9ème art.


À découvrir :

L’adaptation en dessin animé de Valérian et Laureline.


Revue de presse :