TAMZALI Wassyla

13 février 2014.
 
© C. Hélie Gallimard

Avocate algérienne née en 1941, Wassyla Tamzali est une femme de convictions et de combats. Elle parle de la Révolution algérienne, événement fondateur de sa vie, comme de son premier amour. Responsable du droit des femmes à l’UNESCO, elle interpelle en 2009 les féministes européen(ne)s sur leurs renoncements vis-à-vis des musulmanes au nom d’un certain relativisme culturel. À l’heure où l’islamisme est porté au pouvoir par la démocratie, elle est à l’initiative avec 7 autres femmes arabes de L’appel des femmes arabes pour la dignité et l’égalité lancé en mars 2012.

Elle est l’auteur d’Une Éducation algérienne où elle revient sur la douleur de la mort brutale de son père en 1957. Cette perte l’a sortie brutalement de l’enfance jusque-là heureuse, bercée par des paysages composés d’orangers, d’océan et de soleil, fabrique à nostalgie. À travers son histoire personnelle, c’est un portrait de l’Algérie qu’elle dresse. Elle raconte en effet l’utopie des années 1970 après la guerre d’indépendance, période d’espoir au cours de laquelle le rêve s’est mué en cauchemar.

Après le début des révolutions arabes, Wassyla Tamzali a demandé à différents écrivains de produire une courte fiction sur ces événements qui ont bouleversé de nombreux pays. Ce qui a donné lieu à la publication de Histoires minuscules des Révolutions arabes en 2012. Ces histoires permettent de porter une réflexion sur la révolution portée par la force des gens ordinaires, ces "minuscules" qui ont montré le pouvoir de ces mouvements.


Bibliographie :


Présentation de Une éducation algérienne : De la révolution à la décennie noire
Issue d’une célèbre famille de notables algériens, qui tiendra une place importante dans la guerre de libération, Wassyla Tamzali est née dans une grande ferme coloniale au bord de la mer. Sa jeunesse ne lui a laissé que des souvenirs de bonheur et d’odeurs d’orangers. Un drame va tout changer : en 1957, son père est assassiné par une jeune recrue du FLN. Malgré cette forfaiture puis la nationalisation des propriétés familiales, la jeune femme s’enthousiasme pour la construction de l’Algérie nouvelle, dont elle épouse toutes les utopies, avant que ne tombent les illusions, dans les années du terrorisme islamique. Ce récit passionné nous introduit dans l’intimité d’un milieu méconnu, qui avait fait le double pari de l’indépendance et du maintien de l’héritage chèrement acquis de la colonisation. Wassyla Tamzali conclut le livre par un constat plein de tristesse, mais dénué d’amertume : en Algérie, le retour des tribus et la haine du cosmopolitisme qui l’accompagne ont sonné le glas de ces espérances. Le dernier acte de la décolonisation sera tragique et douloureux, et d’abord pour les gens de son espèce.

 

DERNIER OUVRAGE

 
Essais

Histoires minuscules des Révolutions arabes

Chèvre feuille - 2012

La directrice de cet ouvrage, Wassyla Tamzali, a exercé la fonction d’avocate à Alger puis est rentrée à l’UNESCO où elle est chargée du programme sur les violations des droits des femmes. En 1996, elle est nommée Directrice du Programme de l’UNESCO pour la Promotion de la condition des femmes de la Méditerranée. Elle a publié divers ouvrages dont : « Une éducation algérienne » chez Gallimard en 2008 (traduit en espagnol sous le titre Mi terra argelina, Ed. Hibridos Debate) et « Une femme en colère » fin 2009 chez Gallimard.


Revue de presse