KILANI Leïla

Maroc

30 novembre 2012.
 

Leila Kilani, l’un des plus grands espoirs du cinéma marocain, s’est lancée en 2011, après deux documentaires, dans la fiction avec Sur la planche, film coup de poing dans lequel la réalisatrice explore la part d’ombre de Tanger. Historienne de formation, « assoiffée de cinéma », elle réalise un premier documentaire remarqué en 2001, Tanger, le rêve des brûleurs, filmant l’aventure de quelques herraguas, des " brûleurs ", prêts à tout pour atteindre les côtes toutes proches de l’Europe-Eldorado.

Sélectionné à la Quinzaine des Réalisateurs du festival de Cannes en 2011, Sur la planche, son premier long métrage de fiction, explore à nouveau l’enlisement et les fantasmes d’une jeunesse marocaine avide de brûler. L’action se déroule dans la cité frontière de Tanger : une ville d’hôtels, d’usines agroalimentaires, que la réalisatrice visitait tous les week-ends dans sa jeunesse. Une ville que narguent les côtes espagnoles, distantes d’à peine quelques kilomètres. Cette Espagne qui fait rêver les jeunes Marocains, branchés au quotidien sur la télévision hispanique, sans pouvoir traverser le détroit de Gibraltar.

Cette fois il n’est pas question d’exil : c’est la nuit tangéroise qu’investit son quatuor d’héroïnes. Des ouvrières, "textiles" ou "crevettes", qui oublient au crépuscule leur quotidien sordide pour sillonner la ville à une cadence effrénée. Entre galères, débrouille et plans sur la comète, les quatre jeunes femmes, jouées par des actrices non-professionnelles débordant d’énergie brute, se fabriquent un espace de liberté. À l’envers de tous les clichés, un film noir et rageur, poétique et corrosif.


Filmographie :


Bande annonce de Sur la Planche



Revue de presse :