VICTOR Gary

Haïti

2 avril 2019.

Auteur haïtien au style incisif et puissant, il porte un regard satirique sur la société haïtienne et s’attaque aux racines des maux de l’île, dans un style novateur qui mêle imaginaire, humour et critique politique. Il dépeint minutieusement la société haïtienne à travers un tourbillon de personnages névrosés et stagnants mis en scène dans un monde ubuesque, dément, où il ne reste aux haïtiens qu’à se montrer aussi fous que leurs dirigeants. Son roman, satire sociale et politique qui sensibilise à la question de l’homosexualité et dénonce l’hypocrisie des individus au pouvoir, dresse l’ascension politique et la déchéance de Dieuseul Lapénuri, un personnage médiocre en charge du ministère des Valeurs morales et citoyennes. L’auteur fait de l’humour son arme de prédilection et livre ici un ouvrage choc et essentiel.

 

Gary Victor commence en 1976 en tant que nouvelliste et chroniqueur pour le journal d’état, Le Nouveau Monde puis intègre le quotidien Le Nouvelliste où il publie plus d’une centaine d’articles sur la culture, la politique et la société. Il est publié en Haïti, au Canada et en France. Il a reçu de nombreuses distinctions dont le Prix du livre insulaire, le Prix RFO du livre, le Prix de L’Association des Écrivains de Langue Française, le Prix Casa de las Americas et le Prix Carbet des lycéens.

Il publie son premier roman en 1990, Clair de Nanbo, portrait distant et ironique d’Haïti. Après le coup d’État militaire de 1991, il s’exile au Canada jusqu’en 1996. Paraît alors, en pleine dictature, Un octobre d’Elyanitz (1992) puis en 1996, l’extraordinaire Piste des sortilèges, une épopée fantastique, traversée des siècles, des mythes et sociétés, où se rencontrent personnages politiques et créatures vaudous. Déjà croisé dans Les cloches de La Brésilienne (2006) et Saison de porcs (2009), l’inspecteur Dieuswalwe Azémar, alcoolo notoire traînant son honnêteté comme un vilain défaut, reprend du service dans Soro en 2011.

Sa rencontre avec Jutta Hepke, directrice de Vents d’ailleurs marque le début d’une riche collaboration. Suivent en effet Je sais quand Dieu vient se promener dans mon jardin (2004), une réadaptation de Le diable dans un thé à la citronnelle (2005), Les cloches de la Brésilienne (2006), ou encore Banal oubli (2008), portrait plus qu’acide de l’homme politique et réflexion sur les mythes fondateurs d’Haïti et le tabou des relations entre le pouvoir et les sociétés secrètes.

Après Le sang et la mer (2010), les éditions Vents d’Ailleurs publient en 2012 un recueil rassemblant les premières nouvelles de l’auteur, une occasion parfaite pour le redécouvrir. Gary Victor publie en parallèle la même année Maudite éducation chez Philippe Rey, un roman sur la découverte de soi et du sentiment amoureux.

Il publie coup sur coup le recueil de nouvelles Je ne savais pas que la vie serait si longue après la mort, puis le roman Collier de débris au début 2013, qui revient sur le désastre du séisme et la lutte des survivants pour garder l’espoir...

Après L’escalier de mes désillusions en 2014 chez Philippe Rey, Gary Victor publie Nuit Albinos, fable qui met en scène un chien albinos envoyé par le diable pour décimer le genre humain, et renoue avec l’imaginaire, peuplant son univers d’ombres, de fantasmes et de folies.

Il revient avec Masi, satire sociale et politique qui sensibilise à la question de l’homosexualité et dénonce l’hypocrisie des individus au pouvoir. Ce roman dresse l’ascension politique et la déchéance de Dieuseul Lapénuri, un personnage médiocre en charge du ministère des Valeurs morales et citoyennes. C’est à lui de donner ou non son accord pour la tenue de Festi Masi, le premier festival gai et lesbien d’Haïti. Gary Victor fait de l’humour son arme de prédilection et livre ici un ouvrage choc et essentiel.


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Bibliographie

Romans et nouvelles

Théâtre

 

DERNIER OUVRAGE

 
Romans

Masi

Mémoire d’Encrier - 2018

On chuchote que, grâce à La flûte enchantée de Mozart, le citoyen Dieuseul Lapénuri est nommé ministre aux Valeurs morales et citoyennes, avec le mandat d’arrêter la dégradation des mœurs et l’abomination qui gangrènent la République. L’île sombre dans la luxure. Le président se croise les bras et s’amuse à jouir, en criant Whitman, Rimbaud et Baudelaire. Entretemps, la première édition du festival gay et lesbien Festi Masi est annoncée. Les autorités s’y opposent de toutes leurs forces. Le festival, devenu affaire d’État, prend des proportions inimaginables. Cette ruée vers la vertu, on le sait bien, n’est que mirages et effronteries. Un roman qui nous propulse dans les bas-fonds de l’âme humaine.