Conscience métisse, pensée nomade
4 juin 2012.
Multiculturalisme, identités plurielles, métamorphoses du religieux, interconnectivité, zones d’hybridation, déterritorialisations... « Où est ma maison ? » interroge le héros du roman de Tash Aw (La carte du monde invisible), tandis que Dinaw Mengestu (Ce qu’on peut lire dans l’air), Qiu Xiaolong (Cyber China) et Chahdortt Djavann (Je ne suis pas celle que je suis) signent des œuvres puissantes autour de l’identité et exil.
DERNIER OUVRAGE
Romans
Dragon bleu, tigre blanc
La nouvelle est tombée sans crier gare : sous couvert d’une promotion ronflante, l’inspecteur principal Chen est démis de ses fonctions ! À peine le temps de digérer la nouvelle qu’il échappe de peu à une machination visant à le surprendre en compagnie de prostituées.
Quelqu’un cherche décidément à neutraliser le plus incorruptible des flics de Shanghai. Comprenant que sa vie est en danger, Chen prétexte la rénovation du tombeau de son père à Suzhou pour s’éloigner et tenter d’agir à distance.
Avec l’aide de Yu, Peikin, Vieux Chasseur et d’une jeune maîtresse rencontrée à Suzhou, il cherche à savoir qui lui en veut. Les suspects ont tous pour point commun d’être préoccupés par la mort brutale d’un Américain survenue quelque temps plus tôt. Alors que les témoins disparaissent les uns après les autres, Lai, le pre- mier secrétaire du Parti à Shanghai, poursuit son ascension en réhabilitant les chants rouges de l’époque maoïste.
Dans cette enquête aux ramifications complexes, Qiu Xiaolong campe son personnage fétiche en héros inquiet et nostalgique et choisit une trame qui fait écho au récent scandale qui secoua la Chine : la chute du puissant Bo Xilai, condamné pour corruption, et de son épouse accusée d’avoir empoisonné un homme d’affaires britannique.
Revue de presse :
DERNIER OUVRAGE
Romans
Tous nos noms
Albin Michel - 2015
Événement littéraire aux États-Unis, Tous nos noms est sans doute le livre le plus ambitieux de l’auteur des Belles choses que porte le ciel. Roman de la maturité, où l’évocation d’une amitié mise à mal par l’Histoire se confond avec le portrait d’un continent déchiré, il pousse plus loin encore l’exploration de l’exil et du déracinement.
Isaac, un jeune Africain, est venu aux États-Unis dans le cadre d’un programme d’échange universitaire. Ni Helen, la jeune assistante sociale qui tombe amoureuse de lui, ni le lecteur ne connaissent son vrai nom : il l’a laissé derrière lui, en Ouganda, avec les promesses d’une révolution réprimée dans le sang par la future dictature, abandonnant aussi son ami le plus cher.
Du chaos de l’Afrique à la solitude du Midwest, dans une Amérique déchirée entre la guerre du Vietnam et la lutte pour les droits civiques, l’écriture intimiste et mélancolique de Dinaw Mengestu, mêlant les voix d’Helen et d’Isaac, saisit les paradoxes de l’Histoire et de la nature humaine avec une force et une intelligence peu communes.
« Un roman étincelant, profondément émouvant. » The New York Times
Revue de presse :
- « C’est un livre de maturité de ce romancier majeur de la diaspora africaine, qui sait si bien mêler ici et ailleurs, optimisme et gravité, guerre et paix. Il y a du Tolstoï et du Walt Whitman dans cette voix élégiaque et solitaire, qui « contient des multitudes. »
RFI - « Réfugiés ? On en arrive à ce nouvel opus, le troisième, dans le déploiement de ce qui s’appelle une œuvre. Dans Tous nos noms, Mengestu passe un nouveau cap et gagne encore en profondeur. »
Le Point