Écrire la nature pour sortir de soi

Avec Jim Fergus, Robert Lalonde, Reif Larsen et Jil Silberstein

19 juin 2012.
 

Une rencontre Rue89 autour de Jim Fergus, Robert Lalonde, Reif Larsen et Jil Silberstein, animée par Hubert Artus.

 

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Romans

Le Monde véritable

Le Cherche Midi - 2024

1877 : Victime de violences conjugales, Molly McGill, une jeune institutrice, est condamnée pour le meurtre de son mari. Emprisonnée à Sing Sing, elle a l’occasion de s’en sortir en acceptant de rejoindre un convoi de mille femmes blanchesdestinées à épouser des guerriers indiens. Bientôt elle découvre les moeurs des Cheyennes, leur culture, leur communion avec la nature, et trouve une liberté inespérée en adoptant leur mode de vie. Mais quelques mois plus tard, en dépit de tous les traités, l’armée américaine décime sa tribu. Molly a désormais le choix entre rejoindre une prétendue « civilisation » dont elle ne connaît que trop les horreurs et les méfaits et dépérir dans une réserve. Elle décide alors, en compagnie d’un petit groupe de femmes, de suivre une vieille Cheyenne aveugle vers le « Monde véritable », un paradis selon la mythologie amérindienne. Et elle se retrouve en effet dans un véritable Eden, une prairie luxuriante au pied des montagnes, en compagnie de Hawk, son époux indien, de leurs filles et de leur chien, Falstaff. Mais bientôt, une voyageuse impromptue se présente pour prévenir la petite communauté d’une menace imminente…
C’est sous la forme d’une fable que Jim Fergus nous raconte la destinée de Molly, une héroïne hors du commun. Il nous offre ici à la fois un magnifique portrait de femme et un hommage bouleversant à une culture pleine de vie que la civilisation moderne s’est efforcée d’éradiquer. On peut aussi y lire une parabole d’une actualité brûlante sur les dangers qui guettent notre monde.

Traduit de l’anglais (États-Unis) par Jean-Luc Piningre

 

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Essais

L’île où les hommes implorent

Noir sur Blanc - 2019

En 2012, La Terre est l’oreille de l’ours s’offrait comme une célébration du Vivant où notations en forêt, spéculations et remémorations se conjuguaient avec une mosaïque de lectures brassant sciences naturelles, environnement, éthologie, psychologie, poésie, spiritualité et anthropologie. Cinq ans plus tard, L’île où les hommes implorent s’attache, le temps de quatre saisons, à inventorier les éléments constitutifs d’une rapide dégradation des conditions de vie sur la planète Terre. D’où son sous-titre : « Chronique d’un désastre amorcé ».
 
Mû par une inquiétude que chaque mois s’emploie à confirmer, l’auteur n’en ressent que plus fort l’urgence d’explorer la palette des prodiges recelés par le monde qui s’étiole – ce à travers quatre entités géographiques : le territoire traditionnel des Innus du Québec-Labrador, l’île du Sud de la Nouvelle-Zélande, l’île cycladique de Sifnos et la campagne vaudoise où l’ancien Parisien a choisi de s’établir.
 
De lieux en peuples aimés, Jil Silberstein dit la splendeur d’un rituel particulier aux Nuu-chah-nulth de l’île de Vancouver, les prouesses d’une araignée (le Pholque phalangide), les enjeux du Pléistocène, l’exploration du Pacifique. Il s’initie à la dérive des continents. Sonde les motifs d’un marbre antique du sanctuaire de Delphes. Retrouve au cœur de la forêt subarctique le peuple innu dépossédé par le colonialisme. Célèbre l’écrivaine américaine Annie Dillard, le Tao te king et son cher Joachim Du Bellay.
 
D’une telle démarche « tous azimuts » résulte l’irrésistible goût d’observer à son tour. Et de chérir ce qui peut l’être encore.

 

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Romans

Je m’appelle radar

Nil Editions - 2016

L’histoire est un kaléidoscope, et la vie un spectacle de marionnettes qui sont recyclées ou qui disparaissent quand leur rôle est terminé. Au début du cercle : Radar. Il naît dans le New Jersey en 1975 alors qu’une panne d’électricité plonge l’hôpital dans le noir. Lui-même vient au monde avec une peau d’un " noir d’aubergine " alors que ses parents sont blancs et que Charlene, sa mère, est une femme fidèle. Déboussolée par la couleur de peau de son petit garçon, Charlene le soumet à une batterie de tests. Après des années de vaine quête auprès de différents médecins, Charlene et son mari Kermin, un génie des ondes radioélectriques serbe, tentent un ultime essai : ils acceptent la bizarre invitation de Kirkenesferda, un groupe d’artistes-scientifiques du grand Nord norvégien. La roue du roman tourne. Arrêt sur la Serbie, 1992, en pleine guerre civile. Miroslav crée des spectacles bouleversants où, dans des boîtes noires, de minuscules marionnettes plus vraies que nature rejouent ou réinventent des événements du réel. La roue tourne à nouveau. Cambodge, peu avant 1975 : un jeune garçon adopté par un aristocrate français apprend les lois de la physique quantique. Puis le Cambodge est mis à feu et à sang par les Khmers rouges. Dans un camp de prisonniers, Kirkenesferda s’apprête à offrir à Pol Pot l’une de ses plus belles performances. La roue ralentit. New Jersey, 2010 : après avoir provoqué une panne d’électricité générale, Kermin disparaît. En le cherchant, Radar reçoit un mystérieux rendez-vous en morse. Dans le sous-sol d’un centre commercial abandonné, il découvre les derniers membres de Kirkenesferda. Ils sont entourés de centaines d’oiseaux-robots qui savent se coordonner les uns aux autres de façon autonome. Enfin la roue s’arrête (où repart ?) : Radar reçoit par texto un message de Kermin annonçant la naissance de son fils, Radar... Fantaisie, humour, imagination, péripéties et réflexion... le nouveau roman de Reif Larsen est construit en poupées russes, à travers différents lieux et diverses époques. Génial et jubilatoire.


Revue de presse :