Où êtes-vous donc Etonnants Voyageurs ? Caroline Boidé

Caroline Boidé nous écrit du Laos

2 juillet 2012.
 

Où êtes-vous donc Etonnants Voyageurs ?
L’idée fut lancée par Dany Laferrière au lendemain du festival en Haïti en 2007, il nous écrivait alors :
"J’ai eu cette idée à Port-au-Prince, en déjeunant dans la somptueuse résidence de l’ambassadeur de France, ce qui m’a rappelé un peu certains romans anglais. Au loin, la rumeur de Port-au-Prince. Et plus tard dans la voiture qui nous conduisait à l’aéroport, je l’ai proposée à un Michel Lebris enthousiaste. La voilà. Pour avoir des nouvelles des uns et des autres éparpillés sur la planète, il suffirait de répondre à une simple question : Où êtes-vous ? On peut répondre en une phrase ou une page. On sait depuis un moment que « Où êtes-vous ? » n’est jamais trop loin de cette question plus intime : « Où en êtes-vous ? » C’est à vous de savoir. Tout cela reste assez vague pour donner la pleine liberté à tout le monde. Tout billet devrait commencer par une description de l’endroit où l’on est. Et du moment que l’on vit. On privilégie un chaud présent. Depuis l’apparition du portable ce sont les deux questions qui reviennent : Où êtes-vous ? Que faites-vous ? Répondez-y."

Auteur de deux romans, la romancière Caroline Boidé, nous écrit du Laos.

Vang Vieng

Les tuniques safran des moines pendent sur des fils à linge.

Le Mékong, large et puissant mais humble et serein, est comme un homme sûr. Sur ses flancs : des monts, des monastères bouddhistes, reliant la rive par des escaliers en pierre.

Caroline Boidé © Raphaël Gaillarde

Les grands-mères se mettent en danseuse sur les scooters, derrière leur petite fille.

Des algues noires sèchent au soleil, plus tard elles seront recouvertes de graines de sésame.

Quand quelqu’un a de la fièvre, on utilise les feuilles de caladiam pour vérifier qu’il n’a pas contracté la malaria.

Le coq chante tout près d’un gong.

Il n’est pas rare qu’au milieu des figuiers, des banians, des palmiers, des frangipaniers, on trouve l’ombre d’un bougainvillier où faire l’amour.

Quand la production de riz commence, les animistes sacrifient un animal, souvent un cochon, pour l’offrir aux esprits afin qu’ils prennent soin de leur culture.

Pensées, où que vous soyez

Caroline Boidé