Nous sortirons de ce printemps électoral saturés de débats sur l’Europe. Mais nous savons aussi que, quel qu’en soit le résultat, l’Europe sera à réinventer. Pourquoi s’est-elle à ce point éloignée de nous ? Sans doute parce qu’elle n’incarne plus un projet, un idéal, une espérance. Parce qu’elle manque d’âme. Autrement dit, de désir d’être ensemble, d’une idée d’elle-même assez vaste pour rassembler dans un élan commun. Que ce désir s’estompe et ses institutions ne sont plus perçues que comme coercitives, leurs décisions arbitraires. Ou bien l’Europe se réinvente comme projet, culture commune, retrouve en elle les valeurs qui la fondent, ou elle continuera à dépérir. L’Europe à réinventer sera culturelle, ou ne sera pas...