Née en Gallilée en 1958, la poètesse Nidaa Khouri est marquée très tôt par une successions de décès (une sœur, un frère, de nombreux amis et membres de la famille) et grandit dans l’angoisse perpétuelle d’une guerre.
Ces thèmes marqueront fortement les sept recueils de poésie écrits en arabe qu’elle a publié en Israël depuis les années 1980.
Cette poétesse féministe et très investie dans différents mouvements pour la paix se démarque des autres poètes contemporains de langue arabe par sa poésie expérimentale et engagée. Son succès l’a conduite à être traduite dans de nombreuses langues (égyptien, libanais, hébreu, anglais,...). Plusieurs de ses poèmes ont également été traduits en français, notamment par Abdellatif Laabi.
Diplomée de philosophie, de littérature, de sciences comportementales et mère de 4 enfants, Nidaa Khoury enseigne aujourd’hui l’écriture à l’université de Beer Sheba.
site personnel : [https://www.nidaa48.com-]
Bibliographie (non exhaustive) :
- Post Monotheism (2008)
- The Burning Voice (2005)
- The Most Beautiful Goddess is Crying (2000)
- Rings of Salt (1998)
- I Announce My Silence To You (1987)
Lire "Stations" de Nidaa Khoury, traduction d’Abdelatif Laabi
Nidaa Khoury, "Sans chevaux ", traduction de Walid El Khachab
Elle laisse son nom derrière les veuves
Et avance comme une nuée
Sans chevaux...
La terre est une corde
Que la noirceur parcourut
Comme des fourmis...
Le lien se rompit
La terre enceinte
Enfanta une mer...
La mer
Enfonce ses dents dans la terre
Tète la blancheur
Et épargne les veuves
Semblables aux nuées privées de champs
Le ciel étend la terre comme une corde
Et la noirceur passe...
Femmes
Abandonnées
Derrière les nuages...
Le Destin en fera
Du pain pour les arbres