"Citoyen critique", tel qu’il se définit lui-même, Driss Ksikès, né en 1968 à Casablanca, s’intéresse en grande partie dans son œuvre aux liens complexes entre l’individu et la communauté. Journaliste et dramaturge marocain, il est l’auteur de nombreuses pièces de théâtre, chacune porteuse d’une réflexion sur la société marocaine. En 15 ans, il est ainsi devenu l’un des plus grands représentants de l’activisme culturel au Maroc. Loin de se limiter à la scène, il s’est également frotté au genre romanesque avec Ma Boîte Noire, paru en 2006.
Sa dernière pièce en date, N’enterrez pas trop vite Big Brother, interroge la possibilité du "vivre ensemble" à travers la rencontre de six anciens voisins d’un immeuble qui a pris feu.
Anciennement rédacteur en chef du magazine Telquel et directeur de publication de l’hebdomadaire Nichane, il dut quitter ce poste en 2007 suite à la parution d’un article consacré à l’humour des marocains, dont le contenu, jugé blasphématoire, lui valut une peine de trois ans de prison avec sursis. Il est aujourd’hui directeur du CESEM (Centre d’Etudes Sociales, Economiques et Managériales) et de sa plate-forme, Economia.
En 2011, il fut coordinateur des rencontres d’Averroès de Rabat. Le concept, né de l’autre côté de la Méditerranée, est de proposer à tout citoyen un espace libre d’échanges d’idées et de débats.
Tous les mois, l’écrivain anime aussi des ateliers de théâtre et d’événements culturels avec la compagnie Dabateatr. Il imagine la scène comme "un lieu de controverse public" ; ses pièces partagent l’envie d’amener le spectateur à réfléchir sur sa place dans la société et les limites de sa liberté. Notamment intéressé par l’impact des réseaux sociaux sur le réel, le dramaturge puise toujours dans l’actualité de son pays pour trouver la matière de ses pièces.
Dans N’enterrez pas trop vite Big Brother (Riveneuve, 2013), six personnages issus des deux rives de la Méditerranée se retrouvent vingt ans après l’incendie qui a ravagé "l’immeuble 48", dans lequel tous vivaient en harmonie. Ils évoquent ensemble ce lieu idyllique, sorte de Babel revisitée, miroir d’une société plurielle dont l’esprit de révolte s’est éteint.
Liens :
Bibliographie :
Théâtre
- N’enterrez pas trop vite Big Brother (Riveneuve, 2013)
- IL (Marsam, 2011)
- Le match (2011)
- Oedipiades (2010)
- 180 degrés (2010)
- Le saint des incertains (Marsam, 2000)
- Pas de mémoire, mémoire de pas (Eddif, 1998)
Roman
- Ma Boîte Noire (Tarik / Le Grand Souffle, 2006)
Essais
- Errances critiques (Le Royaume des idées / La Croisée des Chemins, 2013)