Franz Hellens, Jean Ray, Michel de Ghelderode, Thomas Owen, plus près de nous Jacques Sternberg, Jean-Baptiste Baronian, Bernard Quiriny : fantastique Belgique ! Qui tire sa force de puiser aux deux sources du folklore populaire, venu droit du Moyen Âge, et du symbolisme d’un Maeterlick ou d’un Rodenbach. Comme si de vivre loin des cercles parisiens et de leurs modes avait tenu en éveil, chez tous ces écrivains, les puissances de l’imaginaire…
- Du surréalisme, d’abord : mouvement COBRA, acronyme de Copenhague, Bruxelles, Amsterdam pour dire sa prise de distance d’avec le parisianisme, groupe de Bruxelles autour de Magritte, groupe du Hainaut, groupe Haute Nuit, surréalisme révolutionnaire : tumultueuse, insolente, débordante d’énergie est l’histoire du surréalisme belge, nourrie par la tradition fantastique, souvent en conflit avec l’école française en général et André Breton en particulier qui n’appréciait guère son humour ravageur – un surréalisme dont l’esprit se prolonge jusqu’aujourd’hui.
- Des littératures populaires ensuite : et c’est toute l’histoire de Marabout, cette collection de légende, lancée au sortir de la guerre, qui aura permis que survivent les grands titres de la littérature d’aventure, à une époque où l’édition française s’en détournait. Avant qu’Henri Vernes, pour Marabout junior, n’imagine à grande cadence les aventures de Bob Morane.
- De la B.D. ensuite : Tintin, Spirou, Hergé et Franquin et tant d’autres, à commencer par E.P. Jacobs, jusqu’à Schuiten et Peeters aujourd’hui. Et d’ailleurs : pourquoi diable la B.D. est-elle belge ?
Tout une après-midi orchestrée par Catherine Pont-Humbert, avec la complicité de Jean-Pierre Verheggen, des éclats musicaux de Julos Beaucarne, des lectures par ceux que vous retrouverez plus tard en spectacle, avec, en ouverture une interrogation innocente « La Belgique existe-t-elle » ?