La caméra de bois fiction

(Ntshavheni Wa Luruli, Odelion / Tall Stories / RG&, 2004, 90’)

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Au Cap, en Afrique du Sud. Deux adolescents des townships, Madiba (nom de clan de Nelson Mandela) et Sipho (cadeau en zulu), amis et frères de sang, découvrent un cadavre le long d’une voie ferrée. Sipho, plus entreprenant, le dépouillant de son argent, trouve un revolver et une caméra vidéo. Madiba s’empare hésitant et émerveillé de la caméra tandis que Sipho imagine déjà le pouvoir que l’arme lui confère. Pour Madiba, sa caméra, cachée dans une boîte en bois, deviendra une arme de vie qui va lui permettre de s’emparer de son monde pour le magnifier, tandis que Sipho s’enfoncera dans la délinquance, à la tête d’un groupe de jeunes gamins des rues. Les deux gamins se lient d’amitié avec Estelle, une adolescente révoltée contre sa classe sociale (une riche famille blanche). Un lien d’amour va se nouer entre Madiba, timide enfant à la caméra, et cette jeune rebelle plus encline à la musique jazz qu’aux contrepoints de Jean-Sébastien Bach, avec l’appui discret et généreux du professeur de musique, qui fait le lien entre le monde du township et les quartiers chics de la ville. Première génération qui n’a pas connu l’apartheid, ils tentent de nouer un lien fragile, partagés entre la violence de la misère sociale et l’espoir d’un monde nouveau sans préjugés. Jusqu’au drame qui révèlera à Estelle sa propre origine, tache aveugle que son père a toujours tenté de cacher. Madiba, l’enfant à la caméra, et Estelle décident alors de s’affranchir de leur famille respective pour créer une nouvelle espérance.