Sa disparition nous a pincé le cœur. Elle était si présente, toujours inventive, l’œil aigu, que nous n’avions pas vu le temps passer. Et l’on mesure tout à coup à quel point elle a marqué le cinéma français, se renouvelant sans cesse avec une insolente liberté...
« La plus adorable réalisatrice de la Nouvelle Vague, avec son esprit exubérant et sa coupe de moine du Moyen Âge » écrit la si française Américaine Lauren Elkin dans un magnifique hommage (Flâneuse, Hoëbeke). Flâneuse, elle l’était suprêmement.
Un 1952, Cléo de 5 à 7 fut un événement : l’évidence d’une voix nouvelle. Une jeune femme erre dans le quartier Montparnasse, dans l’attente angoissée d’un diagnostic médical, et jamais on n’avait si bien filmé Paris, à travers les battements de cœur de l’héroïne, par la grâce aussi d’une actrice magique, Corinne Marchand.
Un chef-d’œuvre, tout simplement. Avec, pour lui rendre hommage, Lauren Elkin, Bertrand Tavernier, Michel Ciment.