- François HARTOG
- © Philippe Matsas
Directeur d’études à l’EHESS, François Hartog est un spécialiste de l’historiographie antique et moderne. Depuis la publication en 2002 de son essai Régimes d’historicité. Présentisme et expériences du temps, il interroge le rapport au temps de nos sociétés et les conditions de production du discours historique. Dans son dernier ouvrage, il s’intéresse notamment à la manière donc les écrivains, de Chateaubriand à Sartre, se sont emparés de l’Histoire.
En savoir plus :
- Une conférence de François Hartog : "Temps de l’Histoire, temps de la littérature : réflexions sur la conjecture contemporaine."
- Croire en l’histoire (Flammarion, 2013)
- Régimes d’historicité : Présentisme et expériences du temps (Points, 2012)
- Les récits du temps (PUF, 2010)
- Anciens, modernes, sauvages (Galaade, 2005)
- Vidal-Nacquet, historien en personne : L’homme-mémoire et le moment-mémoire (Editions La Découverte, 2007)
Présentation de Croire en l’histoire
Le XIXe siècle fut la grande époque de l’Histoire. On y croyait avec une force et une foi sans faille, on s’est mis à la pratiquer méthodiquement avec pour ambition de la hisser au rang de science, le roman s’en est emparé… Véritable théologie des temps modernes, trait d’union entre passé, présent et futur, elle organisait le monde et lui donnait un sens. Qu’en est-il aujourd’hui, où « faire de l’histoire » se signifie plus, comme chez Chateaubriand, jouer un rôle politique, être moteur des événements, mais simplement être historien, avoir fait des études et obtenu des diplômes justifiant ce titre ? Peut-on encore croire en l’Histoire ? Y croire implique-t-il de croire qu’elle a un sens ? Qui fait l’Histoire et qu’est-ce que qu’écrire l’Histoire ? Le concept moderne est-il définitivement dépassé ? Poursuivant une réflexion entamée dans ses précédents ouvrages, notamment dans Évidence de l’histoire, dialoguant avec les artistes (trois commentaires d’image ponctuent le livre), les écrivains (de Balzac à McCarthy), les historiens (Spengler, Toynbee), François Hartog montre comment l’évolution du concept d’histoire est significatif du basculement progressif de notre rapport au temps : on assiste à une fermeture du futur et à l’essor d’un présent omniprésent, mais aussi à une montée de la « mémoire » (lois mémorielles, devoir de mémoire, droit à la mémoire…).