En 1963, alors qu’il entame ses études de philologie germanique, Jacques De Decker débute comme acteur au Théâtre de l’Esprit Frappeur, qu’il vient de fonder avec son ami Albert-André Lheureux. Théâtre, plurilinguisme, approche critique : telles sont les bases de sona activité. Il a ainsi adapté de nombreuses pièces des répertoires anglo-saxon, néerlandais, allemand, et a transposé plus de soixante ouvrages, tant classiques que contemporains, pour la plupart des scènes belges. Entre-temps, De Decker poursuit son travail d’enseignant : à l’École d’Interprètes Internationaux de l’Université de Mons (langue et culture néerlandaises), à l’Insas, au Conservatoire de Bruxelles (histoire du Théâtre) et dès 1971, il devient critique littéraire au journal Le Soir, auquel il est toujours attaché, et dont il dirigea le service culturel de 1985 à 1990. Il se lance dans le roman à partir de 1985, avec La Grande Roue, un hommage au théâtre puis publie Parades amoureuses, en 1990. En 1996, Le Ventre de la baleine , inspiré des interrogations laissées par l’affaire Cools, témoigne de son souci de l’investissement des écrivains dans les questions d’actualité. C’est dans cet esprit qu’il relance avec l’éditrice Luce Wilquin en 1998 la revue Marginales, créée en 1945, année de sa naissance, par Albert Ayguesparse à qui il avait succédé à l’Académie
- Architecture émotionnelle (Éditions Le Bord de l’eau / La Muette, 2011)
- Wagner (Folio, 2010)
- Modèles réduits (Éditions Le Bord de l’eau / La Muette, 2010)
- Frans Masereel : Une biographie (La Renaissance du Livre, 2009)
- Bruxelles en Europe / L’Europe à Bruxelles : 50 ans de convergences (Le Castor Astral, 2007)
- Ibsen (Gallimard, 2006)
- Théâtre et société (Lansman, 2006)
- Je me souviens de Bruxelles (Le Castor Astral, 2006)
- Histoires de tableaux (CFC Éditions, 2005)
- Entretiens avec Hubert Nyssen(éditions du Cygne, 2005.
- Les Philosophes amateurs (Le Grand Miroir, 2004)
- Un siècle en cinq actes. Les grandes tendances du théâtre belge francophone au xxe siècle (Le Cri, 2003)
- Tu n’as rien vu à Waterloo (Le Grand Miroir, 2003)
- Les aventures de la littérature (L’Ambedui, 2001)
- Un bagage poétique pour le 3e millénaire (La Renaissance du Livre, 2001)
- Le Magnolia ou le Veau-de-Ville et le Veau-des-Champs (Lansman, 1998)
- La brosse à relire (Éditions Luce Wilquin, 1999)
- Henri Ronse, les années Bruxelles. Une petite histoire d’un nouveau théâtre en Belgique (1980-1995) (La Lettre Volée, 1997)
- Petit matin, grand soir (L’Ambedui, 1997)
- Le Ventre de la baleine (Labor, 1996)
- En lisant, en écoutant (Luce Wilquin, 1996)
- Trente ans d’écriture, entretiens avec Pierre Mertens (L’Ambedui, 1995)
- Fitness (L’Ambedui, 1994)
- Parades amoureuses (Grasset, 1990)
- Les Années critiques. Les Septantrionaux (Ercée, 1990)
- Bruxelles - L’Europe des villes rêvées (Autrement, 1988)
- Tranches de dimanche (Actes-Sud Papiers, 1987)
- La Grande Roue (Grasset, 1985)
- Épiphanie (Le Cri, 1982)
- Petit Matin, suivi de Jeu d’intérieur (Jacques Antoine, 1979)
- Over Claus’ toneel (De Galge, 1971)
Présentation de Modèles réduits
Le rapprochement entre Jacques De Decker et Alain Chamfort est certainement inédit. Est-ce grave s’il porte à sourire ?
Souris puisque c’est grave est le titre de chanson qui résume peut-être le mieux l’humeur que dégagent des textes (dont certains eux aussi sont inédits) où même les moments les plus graves mettent de bonne humeur. Quant à l’époque qui parfois transparaît dans la réédition de quelques « modèles réduits » devenus introuvables, elle apparait ici comme le grand retour d’un has been super.
Au lecteur de choisir qui des modèles de ces tableaux ou qui de leur cadre – cette Belgique de Cocagne à laquelle ils appartiennent – est réduit. Nains de jardins ou jardin miniature ?
La variété donne à cette boîte à malices une légèreté bienvenue pour longtemps dans la marge.
Revue de presse :
- "La lecture de Modèles réduits, de Jacques De Decker, s’apparente à une dégustation de pâtisserie fine. Ce touche-à-tout des Lettres nous propose un recueil de nouvelles, publiées ici ou là (et notamment dans la revue Marginales) où se conjuguent charme, humour et gravité. Nous y suivons Jacques De Decker dans son exploration du Royaume des Belges, contrée étrange, tour à tour attachante et agaçante, aux lisières du ridicule comme aux antipodes du sublime. Qu’il mette en scène le père d’un élu, grabataire (le père, pas le fils qui lui se porte bien) empli d’une ironie féroce pour le « ramassis de politiciens véreux et de démagogues éhontés » que courtise son rejeton ; qu’il raille le tabagisme (« cette folie collective qui a frappé notre culture au moment où elle s’est affichée comme la première au monde ») ou les incohérences de notre STIB régionale, Jacques De Decker ne se départit jamais d’une bonhomie de sceptique désabusé, mais un sceptique qui aime rire, attaché à la vie et à ses plaisirs, dans la plus pure tradition brabançonne." Christophe Gérard pour La Cause Littéraire.