« Une distance se défait
Entre nous et les choses du crépuscule
Laine, étoffes, soleil rapide,
Papiers de savoir, sur quoi deux grenades rougissent. »
(Dans le feuilletage de la terre)
Spécialiste de la littérature de la Belle Époque, Marie-Claire Brancquart est avant tout une grande poétesse. C’est en 1969 qu’elle publie son premier recueil de poésie, Mais, une sorte « d’objection perpétuelle », en écho aux événements de mai 1968. Aujourd’hui reconnue pour son œuvre, membre du jury du prix Apollinaire, elle reconnaît avoir acquis une plus grande sérénité. Violente vie, son dernier recueil en est l’illustration : il symbolise la sagesse et la force acquises après une jeunesse tumultueuse et une vie de luttes.
Poésie
- Violente vie (Le Castor Astral, 2012)
- Explorer l’incertain (Amourier, 2010)
- Terre énergumène (Le Castor Astral, 2009)
- Avec la mort, quartier d’orange entre les dents (Obsidiane, 2005)
- Voilé/dévoilé, (éditions Trait d’Union, 2000)
- La Paix saignée, précédée de Contrées du corps natal (Obsidiane, 1999)
- La Vie, lieu-dit (Obsidiane en coédition avec Noroît, 1997)
- Énigmatiques, (Obsidiane, 1995)
- Dans le feuilletage de la terre (Belfond, 1994)
- Sans lieu sinon l’attente (Obsidiane, 1991)
- Végétales (Les cahiers du Confluent, 1988)
- Opéra des limites (José Corti, 1988)
- Opportunité des oiseaux (Belfond, 1986)
- Votre visage jusqu’à l’os (Temps Actuels, 1983)
- Partition (Belfond, 1981)
- Habiter le sel (Pierre Dalle Nogare, 1979)
- Mémoire d’abolie (Belfond, 1978)
- Cherche-terre (Saint-Germain des prés, 1977)
- Mains dissoutes (Rougerie, 1975)
- Projets alternés (Rougerie, 1972)
- Mais (Vodaine, 1969)
Romans
- Une femme sans modèles (éditions de Fallois, 1999)
- La Saveur du sel (Bourin / Julliard, 1994)
- Elise en automne (François Bourin, 1991)
- Photos de famille (François Bourin, 1988)
- Les Tarots d’Ulysse (Belfond, 1984)
- L’Inquisiteur (Belfond, 1980)
Essais
- Écrivains fin-de-siècle (Gallimard, 2010)
- Fin de siècle gourmande, 1880-1900 (PUF, 2001)
- Poésie française 1945-1970 (sous la dir., PUF, 1995)
- Anatole France, un sceptique passionné (Calmann-Lévy, 1984)
- Images littéraires de Paris fin de siècle (La Différence, 1979)
- Maupassant conteur fantastique (Minard, 1976, rééd. 1993)
- Paris des surréalistes (Seguers, 1973)
- Retour au sommaire
La poésie de Marie-Claire Bancquart est attentive aux mots et aux rythmes, exigeante dans la recherche de l’expression la plus simple et la plus serrée possible. Cette écriture interroge et explore l’étrangeté de notre condition : la joie devant l’objet, la bête ou l’arbre, sans oublier l’amitié ni l’amour - mais, inversement, la violence des guerres et le caractère fatal de notre mort. Elle tente ainsi de constituer un univers très concret de communication entre l’homme et les autres espèces, entre l’homme et le minéral. Elle rejoint là certaines pensées orientales, certains poètes de l’Antiquité.