Journaliste de formation, Jean Rolin publie des livres depuis plus de trente ans et a aussi collaboré à plusieurs journaux tels que Libération, Géo et Le Figaro. Fils de médecin militaire, né en 1949 à Boulogne-Billancourt, cet ancien militant maoïste, aujourd’hui auteur d’une quinzaine d’ouvrages, est un écrivain atypique.
De la Somalie à la Bosnie, de la banlieue parisienne à l’Asie, de l’Afrique du Sud aux États-Unis, il a arpenté le monde, en long, en large et en travers. Tour à tour qualifié d’écrivain d’ici et d’ailleurs - d’écrivain des pourtours - de curieux, de vagabond, de chroniqueur de l’inconfort, Jean Rolin passe pour être un fin observateur de la condition humaine et un amateur de zones dites « incertaines », à savoir les terrains vagues, le périphérique parisien, les rails tanzaniens, les villages en ruines de Bosnie, la frontière belge, les ports industriels français… Ses récits - peut-on vraiment parler de romans quand rien de ce qu’il raconte ne sort vraiment de son imagination ? - s’inspirent de celles et ceux qui ont croisé sa route un jour ou l’autre...
Récompensé en 1988 par le prix Albert Londres pour La ligne de front, par le prix Médicis en 1996 pour L’organisation et par le prix Ptolémée en 2006 pour L’homme qui a vu l’ours, Jean Rolin est non seulement un auteur flatté par la critique mais aussi - et surtout - un témoin du temps présent, dont l’écriture teintée d’humour et de poésie est avant tout saluée pour son réalisme.
En 2009, Un chien mort après lui donne à lire une vision âpre et atypique du monde et des hommes. Avec ce récit d’errance qui prend pour point d’équilibre la figure du chien à travers les âges et les continents, Jean Rolin prouve encore une fois quel indispensable écrivain il est.
En 2011, il revient avec Le Ravissement de Britney Spears, un livre qui surprend, tant par son thème que par le choix de Jean Rolin de s’attaquer à un récit de fiction. Même s’il nourrit son texte de l’atmosphère de Los Angeles où il a résidé plusieurs semaines, ce nouveau livre est un roman où il déploie toute la liberté permise par son sujet. On y découvre les tribulations d’un agent secret chargé de veiller sur la star, agent qui ressemble tout de même à l’auteur comme on a pu le découvrir dans ses livres précédents : un antihéros, badaud faussement désinvolte et ironique à souhait. Bien que le réalisme y soit moins évident, la patte de Jean Rolin se ressent derrière sa plume : encore une fois, son œuvre puise sa source dans l’exploration d’un territoire inconnu et nous montre notre monde sous un angle original. Dans Le Ravissement de Britney Spears, il déploie le talent d’évocation et l’inimitable humour mélancolique que l’on connaît à l’auteur d’Un chien mort après lui.
Liens
- Jean Rolin lit Un chien mort après lui sur libération.fr
- Emission A plus d’un titre sur France Culture
- Les livres ont la parole sur RTL
Bibliographie
- Le Pont de Bezons (P.O.L., 2020)
- Crac (P.O.L., 2019)
- Le Traquet kurde (P.O.L., 2018)
- Peleliu (P.O.L., 2016)
- Savannah (P.O.L., 2015)
- Les Événements (P.O.L., 2015)
- Ormuz (POL, 2013)
- Vu sur la mer (La Table Ronde, 2012)
- Dinard. Une autobiographie immobilière (La Table Ronde, 2012)
- Le Ravissement de Britney Spears (P.O.L, 2011)
- Un chien mort après lui (P.O.L., 2009)
- L’Explosion de la durite (P.O.L., 2007)
- L’homme qui a vu l’ours (P.O.L., 2006)
- Terminal frigo (P.O.L., 2005)
- Chemins d’eau (Payot, 2004)
- Chrétiens (P.O.L., 2003)
- La clôture (P.O.L., 2002 ; Gallimard, 2004)
- Campagnes (Gallimard, 2000)
- Traverses (NIL, 1999)
- C’était juste cinq heures du soir (Le Point du jour, 1998 - avec Jean-Christian Bourcart)
- L’organisation (Gallimard, 1996) - prix Médicis
- Zones (Gallimard, 1995)
- Joséphine (Gallimard, 1994)
- La Frontière belge (J. C. Lattès, 1989)
- La ligne de front (Quai Voltaire, 1988) - prix Albert Londres
- Vu sur la mer ( Bueb & Reumaux, 1986)
- L’Or du scaphandrier (J. C. Lattès, 1983)
- Journal de Gand aux Aléoutiennes (J. C. Lattès, 1982) - prix Roger Nimier