Vous êtes bien sur le répondeur de (inaudible) leave a message after the beep, un message s’il vous plait, merci. — c’est moi, écoute, je sais pas où tu es, je vais pas bien, j’ai besoin de toi, j’ai besoin de parler, j’ai tellement mal au ventre, j’ai avalé tout ce qui restait dans mon frigo, tout mon temps partagé entre l’attente et l’ingestion, l’extérieur vers l’intérieur, je voudrais grossir, prendre plus de place, mais j’arrête pas de vomir, j’arrive plus à dormir, quand je ferme les yeux, je digère le bouillon et je vois toujours la même séquence, une boucle, un crash, les hologrammes en Bourgogne, le froissement du kway dans la foule, Kate Bush, tous ces légumes, les bureaux éclairés en pleine journée, les nanites, les drapeaux noirs, mon petit rat, les lamantins, du merveilleux sur un champ de ruines, je ne sais pas, peut-être une archéologie du présent — (tonalité) — L’auteur décrit Acide organique comme un sample de onze échos, fragments sonores d’une réalité qui rebondit sur le mur. Traçant leur route du côté de la science-fiction la plus contemporaine, ces onze nouvelles se répondent, sèment des indices et ricanent doucement. Quelque part entre Chuck Palahniuk, Jim Ballard, George Herriman et... Kate Bush, les nouvelles de David Calvo ainsi réunies forment un seul récit à motif existentiel, et sont largement illustrées par le travail photographique de l’auteur.