Thierry Michel filme l’Afrique et surtout le Congo depuis une vingtaine d’années. Nous lui devons notamment le portrait de l’ancien président dans « Mobutu Roi du Zaïre », voire l’épopée fluviale « Congo River ». Avec « L’affaire Chebeya », il démonte le mécanisme d’un crime d’état dans le Congo de Kabila. Passionnant et interpellant. L’affaire Chebeya : Le 2 juin 2010, Floribert Chebeya, un influent militant congolais des Droits de l’Homme, a été retrouvé assassiné dans sa voiture, près de Kinshasa. Sa mort a été grossièrement maquillée en crime sexuel. Son chauffeur a disparu. Très vite, il apparaît qu’il s’agit d’un meurtre perpétré par les services policiers du général Numbi, inspecteur principal de la police congolaise. Plusieurs fonctionnaires de police sont arrêtés et le général Numbi est suspendu de ses fonctions. L’enquête et le procès qui suivront vont être filmés par le cinéaste belge Thierry Michel. Elles vont nous en apprendre beaucoup sur la justice congolaise. Dans ce documentaire, l’action se déroule en deux temps : le réalisateur se place d’abord comme simple enquêteur et nous démonte ensuite le mécanisme d’un crime d’état. « L’affaire Chebeya » se présente donc autant comme un « thriller » rythmé qu’une véritable mine d’informations sur le Congo de l’après Mobutu, mais aussi, et peut-être surtout, une belle interrogation sur le fonctionnement de la machine judiciaire, d’où qu’elle soit !