Il y a plus de 20 000 ans, des hommes ont cohabité avec le fauve. Ou l’ont combattu. Ou lui ont voué un culte. On ne sait pas. Dieu, roi des animaux détrôné et humilié par l’Église, violeur de jeunes filles dans les légendes moyenâgeuses, chassé jusqu’au pôle nord, exterminé jusqu’au milieu du XXe siècle comme un gibier nuisible, protégé alors qu’il est sans doute trop tard pour le sauver : voici l’ours, notre cousin ou notre ennemi, notre double sauvage.
Ours brun, ours blanc, yeti ou grizzly… le seul quadrupède capable de se tenir debout et de tuer d’un seul coup de patte, de lécher ses petits avec tendresse ou de nager plusieurs centaines de kilomètres dans l’océan glacial.
De la nuit des temps au désastre écologique actuel, Charlie Buffet retrace une douzaine d’histoires singulières, parfois fabuleuses mais le plus souvent bien réelles : autant de « rencontres avec des ours » qui n’ont pas toutes le goût du sang. Car si l’ours nous donne des frissons, il sait aussi nous rappeler à notre condition d’humains.
La passion de Thimothy Treadwell pour les grizzlys l’a conduit à une mort atroce, mais Nikita Ovsyanykov passe tous ses étés sans arme au milieu de centaines d’ours blancs. Et Éric Brossier leur présente ses enfants qu’il élève sur son bateau Vagabond, au milieu de la banquise.