Chroniques réunies et présentées par Alain Quella-Villéger
Préface de France Grenaudier-Klijn
« Sous ce titre La Révolte d’Ève paraîtront plusieurs articles sur la condition sociale de la femme, l’amour et le mariage dans la société actuelle et la société future. Ces articles formeront plus tard un volume », écrivait, le 5 septembre 1898, Marcelle Tinayre dans La Fronde, le premier journal féministe en France. L’ouvrage ne parut jamais mais, sous ce même titre, les éditions des femmes-Antoinette Fouque présentent une sélection de chroniques publiées durant une trentaine d’années par la romancière.
Dans sa « Lettre à une inconnue » (17 juillet 1898), elle définit le rôle qu’elle s’assigne dans le débat intellectuel et politique : « Nous qui avons l’honneur de tenir une plume, nous précisément, comme écrivains et comme femmes, nous devons être la conscience des inconscients, la voix des muets, les complices de toutes les évasions hors des vieux cachots séculaires murés par le prêtre, le soldat, le magistrat. »
De 1898 à 1933, 32 chroniques mettant au cœur les relations femmes-hommes donnent aussi à lire 35 ans d’Histoire française. Marcelle Tinayre traite de sujets innombrables (politique, vote des femmes, féminisme, éducation, indépendance, mariage, servitude, amour…), écrit des portraits de femmes artistes et fait quelques incursions en « Terres étrangères » (Turquie, Scandinavie…).
Émerge ainsi la voix singulière et subtile d’une femme engagée, irréductible à une quelconque idéologie, et dont le regard s’avère incroyablement pertinent, acéré et actuel, porté par une écriture d’une grande élégance et une ironie délicieusement efficace.
Revue de presse :
« Célèbre en son temps, auteure d’une Maison du péché (Calmann-Lévy, 1902) qui connut quarante éditions et fut louée par James Joyce, Marcelle Tinayre (1870-1948) est aujourd’hui tombée dans l’oubli. Ses chroniques pour la presse, dont trente-cinq viennent d’être exhumées par Alain Quella-Villéger, sont pourtant captivantes à double titre. Pour leur style, d’abord. Spirituelle, perspicace, cultivée, la « reporteresse » du journal féministe La Fronde n’a pas son pareil pour décrire les duperies des hommes, polémiquer avec brio, dessiner le portrait de la fantomatique poétesse Renée Vivien… »
Denis Cosnard, Le Monde des Livres, 18/05/2017 Lire l’article
« Ses chroniques et articles racontent toute une époque. Et ses limites. La quarantaine de chroniques que contient ce recueil, de 1898 à 1933, mérite lecture. »
Gilles Heuré, Télérama, 12/03/2017 Lire l’article
« Marcelle Tinayre n’est pas suffragette mais elle nomme ses ennemis sans peur : la bourgeoisie, la religion, les préjugés… Et certains textes n’ont jamais été aussi proches de 2017. »
Héloise Morel, L’Actualité Nouvelle-Aquitaine, Printemps 2017 Lire l’article
« Marcelle Tinayre c’est le « refus avéré de légitimer l’infériorisation des femmes ». Un pan de l’histoire du combat des femmes qu’il convient de faire connaître. »
D. Epsztajn, Entre les lignes entre les mots, 16/03/2017 Lire l’article
« Ses articles côtoient des portraits de femmes intimistes où se révèle une plume proche de Maupassant. Marcelle Tinayre, femme insoumise refusant le sacrifice, l’immolation et l’enfantement inéluctable… »
Virginie Gatti, l’Humanité, 6/04/2017 Lire l’article
« Marcelle Tinayre réfléchit sans pour autant s’enflammer sur l’union libre, les conditions de travail dans les usines, le vote des femmes, l’éducation. Elle croque également le portrait de femmes célèbres. »
Nelly Sanchez, Association des amis de Lucie Delarue-Mardrus, avril 2017