Tout le programme

Rencontres, débats, lectures, "Cafés littéraires", mais aussi stands d’éditeurs, présentation des derniers livres des auteurs présents : depuis l’an dernier, les jardins du Palais de la Culture accueillent l’essentiel de la programmation du festival dans un décor conçu par Abdoulaye Konaté.
Le festival présente également :
• Une exposition des œuvres du peintre Ismaël Diabaté
• Une exposition sur le Tifinagh autour de causeries accompagnées de thé, avec Issa Dicko.
• Les villes partenaires photographiées par Django Cissé.
• Une exposition-vente d’artisanat du Mali.


JEUDI 26 FEVRIER

  • 11h15 : Nous sommes une légende
    Il y a l’histoire qui impose son urgence, la réalité sociale, politique, qui pèse sur chacun, convoque les écrivains – comment encore rêver quand le réel occupe tout l’espace, comment perdre son temps à se raconter des histoires, et à en raconter, quand il faudrait, se dit-on, d’abord témoigner ? Mais comment dire la complexité de ce « réel » ? Il est en chaque homme des espaces plus vastes et mystérieux qu’on ne veut bien dire, des forces que nous n’en finissons pas d’interroger. Quelque chose en nous échappe à l’histoire, au « social », et pour cela nous donne la capacité, parfois, de les transformer. Puissances du mythe, puissances de l’imaginaire, puissances de la fiction. Nous sommes une légende…
    Avec Philippe Bernard, François Devenne, Gaston-Paul Effa, Evelyne Trouillot, Myriam Warner-Vieyra, Léopold Congo-Mbemba.
    Animé par Romuald Fonkua.
  • 16h00 : Inauguration - spectacle
    Musique : Tinariwen
    Le groupe Tinariwen fait revivre la musique touareg en la modernisant, confrontant les guitares aux instruments traditionnels tels que le téhardant ou le ngoni.
    Suivi d’une lecture par Boubacar Belco Diallo (SEBEN)

Discours
Hommage à Aïcha Fofana avec Bani Diallo
Aïcha Aminata Laïla Fofana est née en 1957. Après le lycée Notre Dame du Niger, Aïcha poursuivit ses études à la Sorbonne puis à l’Université de Mannaheim (ex-RFA) et à Oxford en Angleterre. Traductrice et interprète bilingue, anglais-allemand, elle choisit finalement de se consacre à l’écriture. Elle publia alors deux romans, Mariage, on copie, (Editions Jamana, 1994) et La fourmilière, (en voie d’édition), une nouvelle (Coupable, non coupable ou légitime démence ?) et surtout, des pièces de théâtre qui la révélèrent au grand public (Excellence on fait le ménage et L’Africaine de Paris). Aïcha est décédée le 16 août 2003. Elle fut présente à toutes les éditions du festival. Nous avons voulu lui rendre hommage.

Conte
Lucien Gourong et Ousmane Diarra

Poésie
Azouz Begag : « Voyager, rapporter »
Yvon Le Men : « Niger »et Léopold
Léopold Congo Mbemba : « Ténors-mémoires »


VENDREDI 27 FEVRIER

  • 11h15 : Toute la violence du monde dans un regard d’enfant
    Comment dire l’étrangeté du monde, quand tous les repères paraissent vaciller ? Comment dire l’horreur, quand elle touche à l’indicible ? Comment remettre en cause, mine de rien, les pesanteurs des traditions ? Nombre de romans, ces dernières années, ont choisi le regard de l’enfant : l’enfant choisi comme narrateur, ou personnage central…
    Avec Azouz Begag, Florent Couao-Zotti, Emmanuel Dongala, Tierno Monenembo, Ismaïla Samba Traoré.
    Animé par Jean-Pierre Jacquemin.
  • 14h30 : Musique
    A ne manquer sous aucun prétexte, Bassékou Kouyaté, le virtuose du ngoni (sorte de harpe à chevalet ou de petite guitare d’origine mandingue). Maître incontesté de cet instrument mythique, descendant de la lignée des grands ngonifôlaw (joueurs de ngoni), il a grandement contribué à la popularisation du ngoni à travers le monde. De Bruxelles aux Etats-Unis en passant par l’Italien Abidjan ou l’Espagne, son génie musicale et sa passion à partager la culture ancestrale l’ont fait rencontrer les plus grands : Carlos Santana,Jackson Brown, Ali Farka Toué, Cheick Tidiane Seck, Bonnie Raitt… Un véritable événement !
  • 15h30 : Histoires d’amour (ou pas) Ecrire la sexualité
    Il n’y a pas si longtemps, on n’en parlait pas. Et alors « sous le manteau ». D’autant plus spectaculaire est l’irruption de la sexualité dans la littérature africaine, ces dernières années. Sous toutes ses formes, de la collection populaire « Adoras » traitant du Sida à la violence crue, par exemple, d’un Sami Tchak. Elle choque, trouble, dérange — et d’autant plus quand ce sont des femmes écrivains qui prennent la parole ! Libération, fin des tabous et des hypocrisies, érotisme, volonté de provocation, éducation sentimentale, ou mode passagère en quête de succès facile, miroir aux alouettes (en fait de « libération », le sentiment y devient rare, parfois, et la violence extrême dans les rapports entre les hommes et les femmes : est-ce
    de ce monde dont nous rêvons ?) De la sexualité en littérature comme métaphore du monde…
    Avec Nathacha Appanah-Mouriquand, Fatou Diome, Eugène Ebodé, Louis Gauthier, Fabienne Kanor, Gisèle Pineau et Sami Tchak.
    Animé par Jean-Pierre Jacquemin.

SAMEDI 28 FEVRIER

  • 11h15 : Haïti - Afrique
    Nous aurions souhaité que le 200e anniversaire de l’indépendance d’Haïti soit fêté dans l’île avec l’éclat que mérite l’événement, date majeure dans l’histoire de l’humanité : la première république noire indépendante, les chaînes de l’esclavage brisées par les esclaves révoltés !
    Au printemps prochain Etonnants Voyageurs Saint-Malo sera consacré, à cette occasion, aux littératures caribéennes prises dans leur ensemble. Mais nous ne pouvions pas ne pas saluer l’événement à Bamako, où tant d’auteurs haïtiens ou antillais se sont succédé depuis les débuts du festival : Dany Laferrière, Lyonel Trouillot, Gisèle Pineau, Roland Brival
    Haïti-Afrique : les liens sont restés très fort, comme en témoigne la vitalité, encore, du vaudou – même si, au contact d’une réalité nouvelle celui-ci a pris des formes différentes du vaudou béninois. Que reste-t-il aujourd’hui, dans la conscience des écrivains haïtiens, de cet héritage africain ? Afrique-Haïti : deux continents littéraires aujourd’hui s’éloignant – ou bien l’occasion encore d’échanges fructueux ?
    Haïti, 200 ans après : l’occasion aussi, pour ces écrivains haïtiens engagés dans la lutte pour la démocratie, de faire le point sur la situation présente, leur combat, et leur vision de l’avenir…
    Avec Philippe Bernard, Louis-Philippe Dalembert, Emmanuel Dongala, Michel Le Bris, Evelyne Trouillot et Myriam Warner-Vieyra.
    Animé par Jean-Pierre Jacquemin.
  • 14h30 : Musique
    "Wijdan", création de Brahim El-Belkani (gnawi marrakchi) et Sibiri Sarnaké (chasseur du Mali). Une rencontre où chants, harpe mandingue et hajouj gnawa se mélangent, née en 2002 de l’initiative du festival Africolor.

15h30 : Café Littéraire
Avec Ken Bugul, Florent Couao-Zotti et Fatou Diome.
Animé par Maëtte Chantrel

  • 16H15 : Rencontre avec André Brink
    Etonnant parcours que le sien. Né en Afrique du Sud, c’est à la Sorbonne, dans les années 1960, qu’il rencontrera pour la première fois des Noirs venus de tous les horizons. Et c’est mai 68 qui le convaincra de rentrer dans son pays pour y mener la lutte. Son roman Au plus noir de la nuit, qu’il a lui-même traduit en anglais (de l’afrikaner), l’a consacré comme une très grande figure de la littérature internationale.
    Avec Fatou Keïta et Abdourhaman Waberi.
    Animé par Nathalie Carré et Bany Diallo.
  • 21H00 : « Black Spring », Spectacle de Danse au CCF
    Chorégraphie de Heddy Maalem (France). Pièce pour huit interprètes africains.
    Co-production : Montpellier Danse, CCF Lagos, AFAA – Ministère des Affaires étrangères, CDC Toulouse, Théâtre National de Toulouse, Théâtre de la Cité – Paris, Scène Nationale de Foix, Biennale de Danse du Val-de-Marne, avec le soutien de l’ADAMI et la collaboration du Centre International de Danses Africaines de Toubab Dialaw – Sénégal, le CCF Dakar.
    Installée à Toulouse, la Cie Heddy Maalem est conventionnée par le Ministère de la Culture en France et subventionnée par le Conseil régional Midy-Pyrénées, le Conseil général de Haute- Garonne et la Ville de Toulouse.

DIMANCHE 29 FEVRIER

  • 11h15 : la ville est un roman (noir)
    Monstrueuses, tentaculaires, lieux de toutes les misères et de tous les dangers, lieux de brassages, broyant les traditions, les structures ancienne, les identités, mais aussi lieux où s’inventent de nouvelles manière de sentir, de parler, de nouvelles modes, de nouvelles musiques, de nouvelles littératures, elles sont la réalité de l’Afrique d’aujourd’hui — quand
    l’Europe continue de percevoir la réalité africaine comme essentiellement rurale et traditionnelle. Ecrire la ville africaine : un des enjeux de la littérature africaine contemporaine.
    Avec Kangni Alem, Ken Bugul, Moussa Konaté, Tierno Monenembo, Samba Niaré, Patrick Raynal et Fawzia Zouari.
    Animé par Jean-Pierre Jacquemin.
  • 14h30-15h3 : Musique
    Percussion, Toma Sidibé.
  • 15h30 : pour saluer Jean-Christophe Rufin
    Une vie exceptionnelle qui l’a vu, médecin, parcourir l’Afrique en tous sens — et un écrivain de grande qualité, prodigieux raconteur d’histoire. Prix Goncourt 2001 pour Rouge Brésil (Gallimard) fondateur de Médecins sans frontières, il anime aujourd’hui Action contre la faim.
    Il vient de publier Globalia (Gallimard, 2004) fable moderne et visionnaire dans la lignée d’Orwell sur les pièges de la globalisation.
    Animé par Moussa Konaté.
    Suivi d’une rencontre avec Boubacar Boris Diop, Gil Courtemanche et Aminata Traoré.
  • 17h00 : Hommage à Ahmadou Kourouma
    Ahmadou Kourouma, le « Guerrier » en malinké, est né en Côte d’Ivoire en 1927. Après des études à Bamako, au Mali, il s’engage dans l’armée française, de 1950 à 1954 en Indochine. Mis à l’index par le régime du président Félix Houphouët-Boigny, il a passé cinq ans en exil en Algérie de 1964 à 1969, puis au Cameroun de 1974 à 1984, et au Togo de 1984 à 1994. Son premier roman, Soleil des indépendances, véritable satire politique publiée en 1976 en France, en fait l’un des écrivains majeurs du continent africain. En 1990 il publie Monnè, outrages et défis (1990), bilan sans complaisance d’un siècle d’histoire coloniale, puis En attendant le vote des bêtes sauvages (Prix du Livre Inter 1999), féroce épopée dénonçant trente ans de totalitarisme. Son dernier ouvrage, Allah n’est pas obligé, épopée tragi-comique d’un enfant-soldat, a reçu le Prix Renaudot 2000.
    Ahmadou Kourama est décédé à Lyon le 11 décembre 2003.

Projection du film documentaire A mi-mots de Joël Calmettes. En partenariat avec ARTE
Joël Calmettes nous entraîne à Abidjan, l’un des lieux de vie et d’écriture d’Ahmadou Kourouma. La villa « occidentale » de l’écrivain sert de décor au film. Peuplée de statues, de masques et d’objets modernes, elle révèlera à elle seule la double personnalité d’Ahmadou Kourouma entre identité Malinké en Afrique et francophone en France. Peuplée de dictionnaires, de grammaires françaises en tout genre et de recueils de proverbes, elle dira surtout un lieu d’écriture. Le film nous donnera à voir et à comprendre l’univers et le mode d’écriture d’Ahmadou Kourouma et nous montrera comment la nécessité (vitale pour lui sur le plan littéraire) de s’inscrire dans la communauté malinké d’Abidjan se traduit au quotidien (prière, fêtes religieuses, etc.).

Lectures-évocation par Fatou Keïta, Romuald Fonkua, Eric Kanago (scénariste), Abdourhaman Waberi et Bany Diallo

21h00 : Soirée Cinéma au CCF
Diffusion du film Hyènes de Djibril Diop Mambety, suivi d’un débat sur l’adaptation littéraire animé par Isabelle Fauvel (Initiative Film).

Djibril Diop Mambety, un des plus grands cinéastes africains à redécouvrir à l’occasion d’une soirée consacrée aux passerelles entre la littérature et le cinéma. Djibril Diop Mambety confiait volontiers que sa « véritable école se trouvait dans les rues de Dakar », sa ville natale. Un univers urbain peuplé de « petites gens » dont il n’a eu de cesse de montrer l’extraordinaire vitalité, face aux méfaits de la corruption politique, de la misère des bidonvilles... Disparu en 1998, il laisse le cinéma africain orphelin d’un de ses plus grands
raconteurs d’histoires. Il laisse derrière lui une dizaine de films parmi lesquels Badou Boy (1970), Touki Bouki (1970, qui le révèle au festival de Cannes), Hyènes (1992), Le Franc (1993), La petite vendeuse de soleil (1999).


LUNDI 1er MARS

  • 11h15 : L’Europe vue d’Afrique et l’Afrique vue d’Europe
    Le livre L’Europe vue d’Afrique co-édité par les éditions du Figuier et les éditions Le cavalier Bleu sera présenté à Bamako en avant-première puisqu’il ne sera disponible en France qu’au mois de mai. Il réunit sur ce thème des nouvelles écrites par un certain nombre d’auteurs réunis grâce à l’initiative de l’association "Sur le Motif". Plusieurs de nos auteurs présents à Bamako ont participé à ce travail collectif et s’exprimeront sur une question qui s’annonce
    passionnante. Une façon aussi de mettre en valeur l’originalité d’une co édition qui peut ouvrir de nouvelles perspectives pour la vie du livre en Afrique grâce à la mobilisation de l’association des Editeurs Indépendants.
    Avec Ken Bugul, Florent Couao-Zotti, Boubacar Boris Diop et Fatou Diome, auteurs de quatre des nouvelles de ce recueil ; ainsi que André Brink, Roland Colin, François Devenne, Jean-Christophe Rufin et Aminata Traoré
    Animé par Romuald Fonkua.
  • 15h30 : Nomadisme , Exil , Voyage, Transit
    Personnes déplacées, exilées, immigrées – avec ce que cela implique de brisures, de brassages, de communautés bousculées, confrontées à des cultures étrangères, remises en question dans leurs traditions les mieux établies – et les difficultés qui en résultent pour qui se retrouve, du coup, héritier de deux ou plusieurs cultures : on est loin dira-t-on de l’idée habituelle du voyage, imaginée comme aimable tourisme, ou de l’élan de l’explorateur dévoré par la faim de l’inconnu. Mais c’est aussi du rapport à l’autre qu’il est encore question. Dans ses aspects seulement négatifs ? Il se pourrait bien que quelque chose de neuf puisse naître ainsi, au plus près du tragique de la vie, musique, littérature, manières d’être et de voir…
    Avec Alpha Mandé Diarra, Bany Diallo, Jean-Marc Durou, Jamal Mahjoub et Abdourhaman Waberi.
    Animé par Romuald Fonkua.

17h00 : Clotûre, en guise d’aurevoir
Contes, lectures, musique ...
Avec André Brink, Ousmane Diarra, Lucien Gourong, Yvon Le Men