Mêlant yôkai et haïkus, Un monde flottant est un magnifique hommage à la passion commune des peintres et des poètes : le voyage. Au vu de la thématique choisie – yôkai et haïkus– la forme du leporello, proche de l’emaki
(rouleau peint) résonne avec sens. Issus de la culture orale du Japon rural, les yôkai sont difficilement qualifiables : monstres, divinités, esprits… Émanations vivantes de la nature, ils ont survécu dans l’imaginaire par le biais du dessin. Nés des talents de Utagawa Kuniyoshi ou de Kawanabé Kyòsai, à l’époque Edo, ils ont été remis au goût du jour par le mangaka Shigeru Mizuki, ou encore par Hayao Miyzaki avec Le Voyage de Chihiro. Cet hommage à la nature se reflète aussi dans un autre champ de la culture nippone : la poésie, dont le haïku est la forme la plus sobre et la plus directe. S’inspirant des gravures sur bois – les Ukiyo-e– Nicolas de Crécy a souhaité réintégrer ces créatures dans l’univers contemporain de la ville, en l’occurrence de celles dont il a pu découvrir les architectures passionnantes : Tokyo et Kyoto. Un hommage de toute beauté !
Revue de presse :
"Se saisissant des possibilités offertes par les « leporello » – des albums dépliables et réversibles –, Crécy a réalisé en frise un calendrier nippon où mois et saisons s’égrènent en compagnie de ces attachants démons."
Stéphane Jarno, Télérama