- ©E. Robert-Espalieu
"Toute petite, j’aimais l’idée qu’un objet puisse avoir plusieurs noms, que les émotions puissent s’exprimer d’une manière différente."
Véritable polyglote, cette érudite parle couramment six langues et pratique d’autres comme le interlingua. Née en Tunisie d’une mère française et d’un père d’origine italienne, Henriette Walter apprend très vite à jongler avec les langues : elle parle le français à la maison, l’italien à l’école et entend l’arabe et le maltais dans la rue. Fascinée par ces sonorités diverses, elle se destine à la vulgarisation des langues : français, anglais, espéranto, langues régionales…
Sa rencontre avec le linguiste André Martinet est déterminante dans sa carrière et devient sa plus proche collaboratrice. Dès 1966, elle anime un séminaire à l’École pratique des hautes études.
Aujourd’hui professeur émerite de linguistique à l’Université de Haute-Bretagne à Rennes, présidente de la Société internationale de linguistique fonctionnelle et membre du Conseil supérieur de la langue française, elle est reconnue comme l’une des grandes spécialistes internationales de la phonologie.
La langue française a connu de nombreuses évolutions, représente de nombreux univers, mais recèle aussi de nombreux mystères que la célèbre linguiste se plaît à décortiquer pour le plus grand plaisir des lecteurs. Elle publie de nombreux ouvrages de vulgarisation sur notre langue, réputée si rigide, tels que Le Français dans tous les sens, lauréat du Prix de l’Académie française 1988, L’Aventure des langues en Occident qui a remporté le Prix des lectrices de Elle en 1995 et prix spécial du Comité de la Société des gens de lettres.
Curieuse et enjouée, elle s’intéresse à tous les domaines et rédige également, en collaboration avec Pierre Avenas, des ouvrages sur le monde animalier : L’Étonnante Histoire des noms de mammifères, La Mystérieuse Histoire du nom des oiseaux, ainsi qu’une plongée fascinante dans le monde de Nemo et des poissons d’eau douce avec La Fabuleuse histoire des noms des poissons, lauréat du Prix de la littérature de la mer, mêlant biologie, étymologie, géographie et histoire, d’une manière ludique et espiègle.
Dans son ouvrage paru en 2016 Minus, lapsus et mordicus : Nous parlons tous latin sans le savoir, Henriette Walte tente, toujours de manière ludique de diffuser les subtilités de la langue de Molière. Elle offre une passionnante odyssée étymologique, en passant allègrement du latin de l’église au latin des tribunaux, et du latin des naturalistes au latin d’Astérix. Elle propose un nouveau regard sur cette langue encore bien vivante dans les usages du XXIe siècle, et pleine de ressources, que l’on s’est trop vite empressé d’enterrer. Ponctué d’anecdotes et de devinettes, cet ouvrage conjugue humour et érudition.
Elle revient cette année avec son dernier ouvrage Le français : des mots de chacun, une langue pour tous : Des français parlés à la langue des poètes, un collectif au sein duquel elle questionne dans un article la langue française et tente de l’ériger au rang d’idéal commun.
Bibliographie
- Le français : des mots de chacun, une langue pour tous : Des français parlés à la langue des poètes (Presses universitaires de Rennes, 2016)
- Minus, lapsus et mordicus : Nous parlons tous latin sans le savoir (Robert Lafont, 2014)
- La Fabuleuse histoire des noms des poissons : du tout petit poisson-clown au très grand requin blanc (Robert Laffont, 2011) en collaboration avec Pierre Avenas.
- Aventures et Mésaventures des langues de France (Éditions du Temps, 2008).
- La Mystérieuse Histoire du nom des oiseaux : Du minuscule roitelet à l’albatros géant (Robert Laffont, 2007) Pierre Avenas
- Arabesques – L’Aventure de la langue arabe en Occident (éd. Robert Laffont/ Éditions du temps, 2006) En collaboration avec Bassam Baraké.
- L’Étonnante Histoire des noms de mammifères (Robert Laffont 2003) En collaboration avec Pierre Avenas.
- Honni soit qui mal y pense (éd. Robert Laffont 2001)
- L’Aventure des mots français venus d’ailleurs (Robert Laffont, 1998)
- Les Français d’ici, de là, de là-bas (J.C. Lattès, 1998)