Zamir a six jours lorsqu’une bombe explose à al-Aman, un camp de réfugiés à la frontière turco-syrienne où sa mère l’a abandonné. Il survit, grâce à l’acharnement d’un chirurgien, mais reste défiguré. Élevé par All for All, une organisation humanitaire internationale, il devient un symbole, une image idéale pour collecter des fonds. Jeune adulte, il s’en émancipe pour rejoindre la Fondation pour la Première Paix mondiale et investir un poste clé de négociateur de l’ombre. Partout où un conflit armé est sur le point d’éclater, Zamir se précipite, l’empêche. Il rencontre des ministres, des dictateurs, des terroristes, ne recule devant rien. Pour les forcer à négocier, il les trompe, les fait chanter. Il n’a qu’un seul mot d’ordre : la paix avant tout, quel qu’en soit le prix.
D’une plume alerte et franche, Hakan Günday lève le voile sur la corruption et l’hypocrisie qui se cachent derrière la charité des organisations humanitaires, le cynisme des individus, la façon dont l’Occident lave sa conscience. Dans un monde alternatif qui a tout en commun avec le nôtre, il tire les fils de problématiques contemporaines pour bâtir une fiction palpitante autour d’un personnage inoubliable.
Traduit du turc par Sylvain Cavailles
- « Le romancier turc, Médicis étranger 2015 pour Encore, revient dix ans plus tard avec « Zamir », roman satirique vertigineux sur la possibilité de la paix à l’échelle mondiale. » Le Point
- « Par une langue lyrique et tranchante, comme accusatrice, le Turc Hakan Günday (Prix Médicis étranger 2015) raconte trois décennies de la vie de son héros, mais aussi le traitement des réfugiés dans l’Europe actuelle. » Ouest-France
- « Ce livre foisonnant, bourré de fascinants paradoxes, s’avance en deux parties imbriquées : la première s’ouvre sur la figure de Zerre, la mère de Zamir, qui le dépose, né d’un viol, au beau milieu du camp de réfugiés. La deuxième a lieu juste avant le passage à l’an 2000, qui verra « l’effondrement complet de l’humanité ». Le passé du héros est rapporté par un narrateur omniscient, tandis que son présent immédiat - quand il a plus de 40 ans - est dit par lui-même. On n’oubliera pas de sitôt Zamir. » L’Humanité
- « Hakan Günday, prix Médicis étranger 2015, joue à perdre son lecteur : à quelle époque se déroule ce roman ? Est-ce de la science-fiction ? Une dystopie ? Un cauchemar éveillé ? Bienvenue, en tout cas, dans un roman qui propose une autre version, terrifiante et grotesque, de notre propre époque. » France Inter