Biram a 17 ans et il n’a encore rien vécu. Mais il a du temps et beaucoup d’imagination. Alors avec ses jumelles pointées sur la ligne d’horizon, il imagine ce que sera sa vie à des milliers de kilomètres du Sénégal et de Mbour : il dansera un funk sur une piste de danse, il portera une veste de cuir, il conduira une voiture allemande, des filles l’entoureront. Il oubliera ce village loin de tout, la maison de sa tante, la buvette où il travaille deux jours par semaine, ces pleureuses qu’il croise chaque jour sur la plage, là où elles ont vu leur fils partir faire l’aventure et ne jamais revenir. Il oubliera même Marème, cette petite crâneuse, une fille de Dakar, qui passe ses vacances au village et qui est son premier amour. Lorsque Biram se tient face à l’océan, c’est comme s’il possédait le monde. Il se fiche des discours de ceux qu’il appelle les « anciens combattants », ceux qui sont partis en Europe, preuves vivantes que l’aventure se termine souvent au point de départ, sur un convertible épuisé à ressasser des souvenirs de voyages ratés. Biram, comme Marème, rêvent de quitter Mbour où le temps semble passer moins vite qu’ailleurs. Ils « feront l’aventure ».
Revue de presse
- "L’aspect documentaire de ce roman est, bien sûr, passionnant - et glaçant : la vie sans filet des sans-papiers, les rapports venimeux entre les Blancs et les Noirs. Mais Faire l’aventure est d’abord un grand roman d’initiation, une odyssée de la désillusion, une "éducation sentimentale" africaine, où le cœur s’endurcit et où les lendemains déchantent, comme dans toutes les vies." Elle
- "Les faits et les dialogues sont donnés sans jugement de valeur (...). Cette absence totale de pathos donne au récit une puissance peu commune, certaines idées (fraternité, solidarité...) sont battues en brèche. Kanor a écrit un roman documentaire alliant la magie de la fiction à la force du réalisme." Africanaute
- "Sans manichéisme ni indulgence pour ses personnages, Fabienne Kanor a écrit, avec Faire l’aventure, un roman ambitieux et diffus, réaliste et salutaire, qui devrait être prescrit dans toutes les écoles, ici et là-bas." Livres Hebdo