De juin à octobre, randonner dans les Alpes du Sud signifie marcher en compagnie des moutons, aujourd’hui encore plus de 300000 bêtes se retrouvent chaque année dans les alpages d’estives.
Ce moutonnement des troupeaux le long des pentes accompagne le marcheur comme une respiration vivante de la montagne. Antoine de Baecque est parti sur les traces de ce parcours millénaire des bêtes et des hommes, cette transhumance traditionnelle disparue dans les années 1950 au profit du convoyage des troupeaux en bétaillère. Il a cheminé sur les anciens sentiers de la transhumance sur des voies oubliées qui serpentent au milieu d’un paysage façonné par le passage des moutons.
Il a inauguré un itinéraire de randonnée qui ouvrira en 2019, et randonné sur plusieurs centaines de kilomètres entre la vallée de la Crau en Provence jusqu’au Piémont italien.
Récit voyageurs d’un parcours montagnard, quête de la mémoire millénaire d’une transhumance qui imprime le paysage et accompagne la mémoire du marcheur, ce récit résonne comme un hommage au lien naturel entre hommes et bêtes, au bonheur de reprendre le cours d’une vie vécue dans et par la nature, cet âge d’or décrit par Hésiode où les hommes “vivaient heureux sans soucis, errant à leur guise, sans biens ni maison, ne connaissaient pas la guerre ; prenaient leur repas en commun, en compagnie des dieux et des bêtes et mouraient sans vieillesse, comme on s’endort.