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Verdier

“La voie de Bro” Ce nouveau roman de Sorokine relate le parcours existentiel de Bro (sous forme d’autobiographie) : sa naissance en 1908 le jour où tombe en Sibérie une météorite, une enfance dorée, la guerre, la révolution et la confiscation des biens, la fuite de sa famille. C’est ainsi que, le 12 décembre 1918, son enfance prend fin à Kiev : extirpée par un obus qui tue une partie des siens. Le jeune Bro se retrouve seul, bénéficiant dans le chaos général d’une mystérieuse protection. En 1928, il participe à une expédition pour localiser la météorite de la Toungouska, découvre le pouvoir particulier de la glace qu’il trouve sur place et rencontre fer. Il décide de partir avec elle à la recherche de ceux qui ignorent être leurs “frères” et leurs “soeurs”, de “réveiller” en les frappant avec la glace les 23000 membres qui composent leur Confrérie. Mais, pour ce faire, ils s’allient aux forces obscures et violentes de la société. La voie de Bro présente aussi une conception intéressante de la nature des forces de répression en Russie. Son écriture démontre une fois de plus la capacité de SOrokine à jongler avec différents registres : il passe allègrement d’un style classique et tolstoïen (au début du roman) à un style de roman policier ou de science-fiction. “Roman”, édition Verdier 2010 Tout dégoulinait à l’entour : l’étroit quai de bois, la balustrade, le banc, les branches des peupliers, nues et droites comme des épées, aux bourgeons gonflés sur le point d’éclore. Le train siffla de nouveau en prenant de la vitesse, la portière de fer claqua, les fenêtres tendues de stores défilèrent. Roman marcha jusqu’à la balustrade et posa une main gantée de daim gris sur le bois dont la peinture s’écaillait… Le roman de Vladimir Sorokine s’ouvre sur des pages marquées au coin de la grande littérature russe du XIXe siècle. Au fil du récit et de l’action, l’auteur revisite, tour à tour, Pouchkine, Tolstoï, Tourgueniev et bien d’autres. La Russie des profondeurs, intemporelle, apparaît riche, chaleureuse, drôle, émouvante, aimant le bon boire et le bien manger. La maestria de Sorokine est ici éblouissante. Mais imperceptiblement le tableau se déconstruit et emporte brutalement le héros vers un destin contemporain et un dénouement stupéfiant qui laisse le lecteur effaré. “Journée d’un opritchnik” Moscou, 2028. Une oligarchie sanguinaire exerce sur la Russie un contrôle totalitaire absolu. Équipés désormais de moyens technologiques ultra-sophistiqués, les nouveaux maîtres - des opritchniks à l’image des gardes d’Ivan le Terrible connus pour leur sadisme - plongent le pays dans un sanglant féodalisme. Parmi eux, Komiaga, dont Sorokine déroule ici une journée ordinaire, rythmée par ses missions (liquidation d’un aristocrate, détournement de fonds à la frontière chinoise, enquête sur un poème calomniant le gendre du souverain...) et ses rituels, alternant séances de prières et orgies. "En Occident, être écrivain est une profession, chez nous, c’est un travail de sape : l’écrivain sape les fondements de l’État. " Dans le contexte actuel, ce roman brillant et impitoyable constitue une véritable provocation vis-à-vis du nouveau tsar : on est saisi par la vision de ce qui pourrait être un KGB nouvelle manière, moralisateur et pervers, composé d’assassins qui se réfèrent au christianisme.

Roman

Verdier - 2010

“La voie de Bro” Ce nouveau roman de Sorokine relate le parcours existentiel de Bro (sous forme d’autobiographie) : sa naissance en 1908 le jour où tombe en Sibérie une météorite, une enfance dorée, la guerre, la révolution et la confiscation des biens, la fuite de sa famille. C’est ainsi que, le 12 décembre 1918, son enfance prend fin à Kiev : extirpée par un obus qui tue une partie des siens. Le jeune Bro se retrouve seul, bénéficiant dans le chaos général d’une mystérieuse protection. En 1928, il participe à une expédition pour localiser la météorite de la Toungouska, découvre le pouvoir particulier de la glace qu’il trouve sur place et rencontre fer. Il décide de partir avec elle à la recherche de ceux qui ignorent être leurs “frères” et leurs “soeurs”, de “réveiller” en les frappant avec la glace les 23000 membres qui composent leur Confrérie. Mais, pour ce faire, ils s’allient aux forces obscures et violentes de la société. La voie de Bro présente aussi une conception intéressante de la nature des forces de répression en Russie. Son écriture démontre une fois de plus la capacité de SOrokine à jongler avec différents registres : il passe allègrement d’un style classique et tolstoïen (au début du roman) à un style de roman policier ou de science-fiction. “Roman”, édition Verdier 2010 Tout dégoulinait à l’entour : l’étroit quai de bois, la balustrade, le banc, les branches des peupliers, nues et droites comme des épées, aux bourgeons gonflés sur le point d’éclore. Le train siffla de nouveau en prenant de la vitesse, la portière de fer claqua, les fenêtres tendues de stores défilèrent. Roman marcha jusqu’à la balustrade et posa une main gantée de daim gris sur le bois dont la peinture s’écaillait… Le roman de Vladimir Sorokine s’ouvre sur des pages marquées au coin de la grande littérature russe du XIXe siècle. Au fil du récit et de l’action, l’auteur revisite, tour à tour, Pouchkine, Tolstoï, Tourgueniev et bien d’autres. La Russie des profondeurs, intemporelle, apparaît riche, chaleureuse, drôle, émouvante, aimant le bon boire et le bien manger. La maestria de Sorokine est ici éblouissante. Mais imperceptiblement le tableau se déconstruit et emporte brutalement le héros vers un destin contemporain et un dénouement stupéfiant qui laisse le lecteur effaré. “Journée d’un opritchnik” Moscou, 2028. Une oligarchie sanguinaire exerce sur la Russie un contrôle totalitaire absolu. Équipés désormais de moyens technologiques ultra-sophistiqués, les nouveaux maîtres - des opritchniks à l’image des gardes d’Ivan le Terrible connus pour leur sadisme - plongent le pays dans un sanglant féodalisme. Parmi eux, Komiaga, dont Sorokine déroule ici une journée ordinaire, rythmée par ses missions (liquidation d’un aristocrate, détournement de fonds à la frontière chinoise, enquête sur un poème calomniant le gendre du souverain...) et ses rituels, alternant séances de prières et orgies. "En Occident, être écrivain est une profession, chez nous, c’est un travail de sape : l’écrivain sape les fondements de l’État. " Dans le contexte actuel, ce roman brillant et impitoyable constitue une véritable provocation vis-à-vis du nouveau tsar : on est saisi par la vision de ce qui pourrait être un KGB nouvelle manière, moralisateur et pervers, composé d’assassins qui se réfèrent au christianisme.

Histoires d’assassins

Les cafés littéraires en vidéo
Avec Vladimir SOROKINE, Tarun Jit TEJPAL, Roger Jon ELLORY, Vikas SWARUP - Saint-Malo 2010

Sauvagerie et immensité

Saint-Malo 2010
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Avec Andreï GUELASSIMOV, Vassili GOLOVANOV, Vladimir SOROKINE. Un débat animé par Willy Persello.

La littérature peut-elle être une arme de guerre ?

Saint-Malo 2010
Avec Tarun Jit TEJPAL, Emmanuel DONGALA , Vladimir SOROKINE.

Saveurs slaves

Saint-Malo 2010

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Russie : Prophètes, dissidents et après ?

Saint-Malo 2010
Russie : Prophètes, dissidents et après ?
Avec Andreï GUELASSIMOV, Vladimir SOROKINE, Georges NIVAT. Un débat animé par Sophie Pujas.