L’art et la technique pour communiquer par l’expression du visage. Eléments généraux et divers scénarios de communication, abondamment illustrés à l’aide de photos.
L’art et la technique pour communiquer par l’expression du visage. Eléments généraux et divers scénarios de communication, abondamment illustrés à l’aide de photos.
Un soleil nouveau s’est levé sur la France. Est-ce Austerlitz ? Ou bien le sacre ? Au printemps de l’an de grâce 2017, Emmanuel le Magnifique est entré dans l’histoire, costume de banquier et sceptre à la main : jeune prince à la voix grêle, aux régiments start-up, annonçant un monde rénové. Fini, les rois fainéants ! Adieu, les rois chevelus ! Aux oubliettes, François le Petit, gaffeur, trempé, roi de la parlotte à l’embonpoint d’employé modèle. Aux barbaresques, Nicolas le Flambard, et son cortège d’embrouilles à talonnettes !
Après le dernier règne socialiste, voici la nouvelle saison du Royaume made in France : inattendue, pleine d’espoirs, impérieuse. Make France great again ! Dans le temps nouveau, Arcole est sur le câble, et les ennemis se nomment Plenel et Bourdin, non Mélenchon et Olivier Faure…
Entre House of cards et Game of thrones, voici la chronique facétieuse, attendue, hilarante, d’un règne si neuf qu’il ressemble au précédent. Petit guépard deviendra peluche ?
Chaque président espère sa chronique par notre grognard de la littérature : Voici le président Macron servi !
Au début du IXème siècle, « nous étions à l’âge des ténèbres. Le palais des Doges n’avait pas encore remplacé la lourde forteresse où s’enfermaient les ducs. Les Vénitiens étaient ce peuple de marchands réfugiés dans les lagunes, pour se protéger des barbares. Ils ne voulaient pas affronter des ennemis mais cherchaient des clients : aux uns, ils vendaient des esclaves, aux autres du poivre ou de la soie. Leur force, c’étaient les bateaux – dans une Europe encore aux mains des évêques et des Papes. »
Venise la récalcitrante excite les convoitises et s’exaspère du pouvoir de Rome. Le 31 janvier 828, le doge de Rialto envoie deux tribuns en mission à Alexandrie pour ramener par tous les moyens la dépouille momifiée de Saint-Marc... Sous la protection d’un évangéliste de cette renommée, Venise pourra alors traiter d’égale à égale avec Rome (qui, elle, ne détient que les restes d’un apôtre) et fonder ainsi une république de mille ans...
Le roman d’une époque méconnue, racontée avec brio et ironie par Patrick Rambaud.
« Le Prince s’aperçut que le pouvoir était une maladie mortelle. La flèche du comte Macron était empoisonnée et il sentit ses os se refroidir. Dans son bureau, François l’Hésitant songeait à son destin. Puis il rédigea le discours qu’il devait prononcer aux fenestrons le soir même. Pour dire quoi ? »
Rien ne va plus au royaume de France : le duc d’Évry bouillonne, Nicolas le Flambard ne s’est jamais résolu à la perte du Trône, le duc de Cherbourg recherche un dangereux Abdelkader Youssouf Cruchon, mademoiselle de Montretout se cache et ne montre plus ses dents… 2016, année difficile.
Entre House of Cards et Game of Thrones, il nous reste la chronique facétieuse, hilarante, terrible, d’un règne qu’on espère vite oublier. C’est compter sans le talent de Patrick Rambaud. Rire ? Oui, mais de tout, Majesté !
Revue de presse
Né dans le fracas de l’été 1916, en pleine Première Guerre mondiale, Le Canard enchaîné fait clairement le choix, dès son premier numéro, de rire et faire rire de ce qui est à pleurer : " Mon premier mouvement, quand je vois quelque chose de scandaleux ", répétait son fondateur Maurice Maréchal, " est de m’indigner, mon second mouvement est d’en rire. C’est plus difficile, mais autrement plus efficace. "
Bataillant contre toutes les censures, contre les " bourrages de crâne ", les intolérances, les abus de pouvoir, et les mensonges d’état, le journal, fidèle à cette ligne, a traversé gaillardement un siècle d’histoire en n’épargnant aucune autorité. Il est resté indépendant n’appartenant qu’à ses salariés. " L’hebdomadaire satirique paraissant le mercredi " ne vit depuis cent ans que de ses lecteurs. Sans publicité, il a su sauvegarder, sous trois Républiques, les moyens d’une indépendance économique et donc d’une liberté qui font aujourd’hui figure d’exception. Cette liberté de moyens et de ton confèrent à l’hebdomadaire que de Gaulle nommait " Le Volatile " sa force et sa crédibilité, y compris auprès des puissants qui, chaque semaine, y sont brocardés.
C’est de cet " esprit Canard ", désormais séculaire, que plus de deux mille articles et dessins réunis dans ce livre retracent l’histoire. De son côté l’écrivain Patrick Rambaud, chargé d’assurer la chronique d’un siècle de Canard, a choisi d’en faire un roman, riche d’anecdotes savoureuses et de personnages hauts en couleur.
Né dans le fracas de l’été 1916, en pleine Première Guerre mondiale, Le Canard enchaîné fait clairement le choix, dès son premier numéro, de rire et faire rire de ce qui est à pleurer : " Mon premier mouvement, quand je vois quelque chose de scandaleux ", répétait son fondateur Maurice Maréchal, " est de m’indigner, mon second mouvement est d’en rire. C’est plus difficile, mais autrement plus efficace. "
Bataillant contre toutes les censures, contre les " bourrages de crâne ", les intolérances, les abus de pouvoir, et les mensonges d’état, le journal, fidèle à cette ligne, a traversé gaillardement un siècle d’histoire en n’épargnant aucune autorité. Il est resté indépendant n’appartenant qu’à ses salariés. " L’hebdomadaire satirique paraissant le mercredi " ne vit depuis cent ans que de ses lecteurs. Sans publicité, il a su sauvegarder, sous trois Républiques, les moyens d’une indépendance économique et donc d’une liberté qui font aujourd’hui figure d’exception. Cette liberté de moyens et de ton confèrent à l’hebdomadaire que de Gaulle nommait " Le Volatile " sa force et sa crédibilité, y compris auprès des puissants qui, chaque semaine, y sont brocardés.
C’est de cet " esprit Canard ", désormais séculaire, que plus de deux mille articles et dessins réunis dans ce livre retracent l’histoire. De son côté l’écrivain Patrick Rambaud, chargé d’assurer la chronique d’un siècle de Canard, a choisi d’en faire un roman, riche d’anecdotes savoureuses et de personnages hauts en couleur.
« Moi, Président, je demanderai à Patrick Rambaud de ne pas m’écrire de chronique du règne de François Ier... »
C’était impossible en effet : François Ier était pris, tout comme le méconnu François II, l’impossible François III. Et François IV fut roi de Modène.
Patrick Rambaud s’est donc choisi un roi de haut calibre : François le Petit.
Nicolas Sarkozy était romanesque à souhait, contourné, faux, kärcherisé, entretenant une cour volatile et dorée.
Avec sa montre en plastique et ses costumes bleu trempés, François le Petit est théâtral : en son palais de confetti, avec son casque à visière, au côté de ses femmes...
Pour sauver la France et de l’ennui et du médiocre, votez Patrick Rambaud !
Revue de presse :
C’était il y a vingt-cinq siècles dans le royaume de Song, entre le Fleuve Jaune et la rivière Houaï : Tchouang naquit les yeux ouverts et sans un cri. Il était froissé, édenté, chauve, puisque les nouveaux-nés ressemblent aux vieillards : les hommes entrent en scène aussi démunis qu’ils en sortent. Sur la terre chinoise, le premier cri constitue l’individu, car l’âme se manifeste par le souffle, mais l’enfant n’avait pas crié. Consciente de l’anomalie, sa mère voulut le voir de plus près. "Ce vilain tétard est un démon !" dit-elle dans un murmure, et mourut à l’instant dans les bras des servantes..."
Bienvenu dans la Chine du Vème siècle avant Jésus-Christ, où nous guide, avec sa passion et son immense talent, Patrick Rambaud. Un monde en soi, méconnu, poétique et violent, où "tombe" soudain cet enfant, fils Sur Surintendant des présents et cadeaux. Dans ce royaume gigantesque, l’or est partout, la faim aussi, les princes et les rois ont des esclaves, des éléphants, des nains, ils font rôtir ou découper leurs ennemis, écoutent des poèmes, font commerce de femmes et d’épices, lisent Confucius....
Patrick Rambaud nous conte la vie de cet enfant : ni tétard ni démon, il est surtout curieux, libre, attentif à la vie, aux métiers, à la pratique du monde ; bientôt inventif, sage ; proche du peuple. C’est ainsi qu’il deviendra le plus grand philosophe chinois, Tchouang Tseu, donnant son nom à son livre légendaire, suite magnifique d’histoires vivantes, où l’on croise des bouchers, des seigneurs, des tortues, des faux sages... C’est un destin inouï que nous propose le grand romancier de La Bataille - à mi-chemin de la fable et de la philosophie, des concepts et de la vie quotidienne, du roman picaresque et du "devisement du monde". On rit, on apprend, on découvre, on s’étonne, dans cette Chine dont le vrai prince est un philosophe...
« Que cent mille grâces vous soient rendues, Sire, pour avoir suivi le conseil que j’osai vous prodiguer à l’issue de ma dernière chronique : vous avez finalement dégagé. J’avoue, je n’avais pas le courage d’en reprendre pour cinq ans, tant ce travail de soutier épuise le style et le moral. La fin joyeuse de votre règne électrique, ô Désopilante Majesté, me permet d’entamer avec sérénité cet ultime volume de vos prouesses, lequel va relater par le menu l’affreuseté de votre dernière année sur le trône, matamoresque et dangereuse. » Dans ce dernier volume de la Chronique du règne de Nicolas Ier, Patrick Rambaud fait ses adieux irrévérencieux au Prince sortant, non sans observer les premiers pas, bien normaux, de François IV et de la Marquise de Pompatweet...
« Il a gagné ! C’est pas possible… Ce type vulgaire, minuscule, sans culture, agité et instable est devenu président… » Afin de ne pas se laisser aller à la dépression à l’annonce d’un tel fiasco national, Patrick Rambaud, de l’Académie Goncourt, s’est mis pour notre plus grand plaisir à écrire ces Chroniques. Un journal intime et excédé de toutes les extravagances, invraisemblances, imbécillités, dérapages et enfumages qui ont suivi l’accession au trône de Nicolas Sarkozy. Des petits bijoux d’observation, d’humour et de colère, dans une écriture fleurie et incisive, qui s’amuse à jouer sur les ressemblances troublantes entre le règne présidentiel de Sarkozy et celui de l’Empereur Napoléon… Au dessin, Olivier Grojnowski s’approprie avec malice les traits des figures les plus clinquantes qui forment sa cour : le Duc de Sablé, la Baronne Dati, le Cardinal de Guéant, et bien sûr, les Impératrices successives ! Un tableau jouissif et pitoyable de la tête du pouvoir. Cet album est un florilège des meilleures chroniques issues des cinq recueils publiés aux éditions Grasset.
L’année qui court du merveilleux texte de Grenoble jusqu’à la chute fracassante de l’Archiduc de Washington marque-t-elle un règne nouveau ? La précédente chronique nous laissait sur le feu d’artifice de l’affaire Woerth-Bettencourt. Que de passions ! Que d’influence ! Mais l’ancien perce sous le nouveau, et les mallettes de billets circulent toujours, sans étouffer la crise économique. Face aux menaces, le Prince de l’Elysée est serein. Il fait la leçon au marquis de Matignon, un cours de macro-économie à la pauvre Angela, et emprunte quelques drônes à son ami Obama. Moraliste ici, conseiller occulte là, taiseux et sincère, le Monarque nouveau genre décide même de libérer la Libye. Bref, préparer l’avenir partout sauf ici, car le chômage guette, et les juges travaillent : l’enfant de 2012 fera-t-il oublier les jacqueries ? Les années passent, Patrick Rambaud reste, ainsi que son monarque préféré. La légende officielle, les tableaux dorés, les communications princières ne sont pas pour lui. Il poursuit sa cruelle et désopilante chronique, dressant ainsi le véritable tableau du règne... Et de sa fin.
« L’année qui court de l’été 2009 à l’été 2010 consacre la dégringolade de Nicolas Ier dans l’opinion. Les événements ne se succèdent plus pour s’effacer, mais ils se chevauchent et restent en mémoire. De la cruelle estocade portée au duc de Villepin, en passant par les déboires du Prince Jean à l’EPAD, ce ne sont que mensonges, rumeurs, coups de force et raclée électorale, jusqu’au feu d’artifice de l’affaire Woerth-Bettencourt que seules les vacances interrompent. »
« Même parvenu, Notre Précieux Souverain ne trouva point la paix en lui-même, tant il restait secoué en continu par des nervosités. Qui l’a vu fixe et arrêté ? Il ne bougeait que par ressorts. Si vous le retardiez dans sa course, vous démontiez la machine. Il marchait des épaules avec une façon personnelle de se dévisser le cou, remuant par courtes saccades comme s’il était engoncé dans un costume que lui taillait pourtant à sa mesure un artiste italien de renom. (...) Quand il parlait en public, plusieurs fois dans une même journée, il se rengorgeait ainsi qu’un pigeon et se livrait à de curieuses contorsions pour animer ses dires... » P.R.
Amusé, atterré, ébloui, agacé par la passion, l’amour et l’attention que suscite notre nouveau président - notre nouvel empereur, devrait-on dire -, Patrick Rambaud s’est lancé dans une chronique un peu particulière : conter, au jour le jour, l’éclosion de ce nouveau monarque, se fondant sur des faits vrais, mais dans l’esprit, avec la drôlerie et la cruauté de Saint-Simon... Dans cette chronique irrévérencieuse, on croise ainsi un souverain trépidant, une impératrice pincée qui règne sur son empereur, un dauphin de dix ans, des ministres empoudrés et fébriles, un duc de Bordeaux tragique, des barons à genoux... Rien n’échappe à la plume de notre chroniqueur, ni le short, ni le renouveau de la lampe Empire, ni les flagorneries des princes, ni les courbettes des petits marquis... ni, enfin, la folie amoureuse d’autres chroniqueurs et portraitistes un peu moins agacés.
Revue de presse :
Notre Précieux Souverain a-t-il changé ? C’est ce qu’affirment les gazettes, épuisées ou adoucies par un début de règne fort en gueule. Le sacre paraît loin, et son cortège de festivités, de yachts luxueux, de résidences très surveillées. L’impératrice Cécilia a refait sa vie. Certains courtisans ont été relégués dans des ailes lointaines de la République, bannis à Los Angeles ou dans le 92. Efficacité, tempérance, froideur, et même sagesse, tels seraient les nouveaux habits de Nicolas Ier. Le Prince Merveilleux n’est plus le même. Ses cravates ont changé. Ses vestes sont mieux coupées. Et il a épousé " Carlita ", une comtesse italienne très en vue, qui semble avoir grande influence.
Mais Patrick Rambaud ne s’en laisse pas compter. La légende officielle, les tableaux dorés, les communications princières ne sont pas pour lui. Il a donc choisi de continuer sa cruelle et désopilante chronique, dressant ainsi le véritable tableau du règne…
Rien n’échappe à la plume de notre chroniqueur, costumé pour l’occasion. Les traders et les courtisans changent. Les écrivains restent.
Revue de presse :
« Même parvenu, Notre Précieux Souverain ne trouva point la paix en lui-même, tant il restait secoué en continu par des nervosités. Qui l’a vu fixe et arrêté ? Il ne bougeait que par ressorts. Si vous le retardiez dans sa course, vous démontiez la machine. Il marchait des épaules avec une façon personnelle de se dévisser le cou, remuant par courtes saccades comme s’il était engoncé dans un costume que lui taillait pourtant à sa mesure un artiste italien de renom. (…) Quand il parlait en public, plusieurs fois dans une même journée, il se rengorgeait ainsi qu’un pigeon et se livrait à de curieuses contorsions pour animer ses dires… » P.R.
Amusé, atterré, ébloui, agacé par la passion, l’amour et l’attention que suscite notre nouveau président – notre nouvel empereur, devrait-on dire –, Patrick Rambaud s’est lancé dans une chronique un peu particulière : conter, au jour le jour, l’éclosion de ce nouveau monarque, se fondant sur des faits vrais, mais dans l’esprit, avec la drôlerie et la cruauté de Saint-Simon… Dans cette chronique irrévérencieuse, on croise ainsi un souverain trépidant, une impératrice pincée qui règne sur son empereur, un dauphin de dix ans, des ministres empoudrés et fébriles, un duc de Bordeaux tragique, des barons à genoux… Rien n’échappe à la plume de notre chroniqueur, ni le short, ni le renouveau de la lampe Empire, ni les flagorneries des princes, ni les courbettes des petits marquis… ni, enfin, la folie amoureuse d’autres chroniqueurs et portraitistes un peu moins agacés.
« Ce projet a une histoire. Tout a commencé à Rennes en novembre 1997, devant un amphithéâtre bondé : venus de toute la France, des élèves de cinquante lycées avaient désigné le Goncourt des lycéens. Sur la scène on avait planté deux Goncourt officiels, Erik Orsenna et moi, pour débattre sur la grammaire et son enseignement. Pourquoi les manuels scolaires dégoûtaient les jeunes ? Pourquoi cette langue affectée, pourquoi tant de préciosité et de graphiques idiots pour énoncer des principes simples ? On avait l’impression que les nouveaux grammairiens cherchaient à se valoriser au détriment des élèves, de leurs parents et de leurs maîtres consternés. Ce jour-là, donc, deux écrivains qui vivaient et travaillaient avec les mots ont lancé aux lycéens rassemblées : « Nous allons vous écrire une grammaire lisible ! C’est juré. » Erik et moi sommes ensuite retournés à nos travaux, nous croisant de loin en loin. Il a tenu parole le premier, et traité le sujet sous forme de contes. Je lambinais. Dans mes déplacements de Perpignan à Lille, Dreux, Amiens, Besançon, j’ai bavardé avec des lectrices et des lecteurs, des profs de français, des lycéens, des parents. Ils me poussaient : - Vous vous y mettez quand ? - Revenez nous voir avec votre grammaire ! Je devais tenir à mon tour la promesse de Rennes. Nous pouvons déchiffrer, gribouiller, ânonner, nous suffire d’un langage pénible et hésitant, mais dans la vie moderne, même pour se promener sur Internet, mieux vaut lire, écrire et parler clair. La grammaire n’est qu’un mode d’emploi qui évolue avec l’usage et le temps. Ce n’est pas une punition mais une nécessité, un droit, une chance et un jeu. » P.R.
Ce roman raconte l’ascension d’un homme. Général en disgrâce, à vingt-cinq ans, il monte de Marseille à Paris au printemps de 1795. Il n’est rien et il veut tout. Comment va-t-il se débrouiller, dans ce pays livré au chaos après la chute de Robespierre ? C’est le temps de Barras, de Madame Tallien, des muscadins qui font la loi dans les rues avec leurs gourdins plombés. Les ouvriers de faubourgs meurent de faim et se soulèvent, mais les Parisiens dansent, il y a des bals aux carrefours, dans les salons, dans les églises et même dans les cimetières. Les femmes portent des toges transparentes, les salles de jeux et les restaurants (qu’on vient d’inventer) se multiplient autour du Palais-Royal. Les plus habiles s’enrichissent. A force d’intrigues, notre général va réussir. En une saison il écrase une émeute royaliste au canon sur les marches de l’église Saint-Roch, épouse la vicomtesse de Beauharnais et se retrouve à la tête de l’armée d’Italie. Sur la route de Nice où il part rejoindre ses troupes pour les lancer en Lombardie dans une guerre de pillage, il francise son nom italien. Désormais il va s’appeler Bonaparte.... Ce titre n’est pas tiré au hasard d’un conte de Perrault, mais des Mémoires de la duchesse d’Abrantès. Celle-ci, Laure Permon, était la fille d’une amie d’enfance de Laetitia Bonaparte. Petite fille, quand elle a vu pour la première fois le jeune Napoléon en uniforme, avec ses jambes maigres dans de trop grandes bottes, elle a éclaté de rire en s’écriant : « Le Chat botté ! » Le surnom est resté.
Vous n’aimez pas votre époque ? Ce n’est pas une raison pour glorifier le passé. Imaginez que vous vous retrouviez soudain transporté au début de ces années cinquante dont vous pensiez avoir la nostalgie : vous seriez plus désorienté que sur la planète Mars. Voilà ce qui arrive au héros de notre histoire. Un jour, en parcourant le quotidien qu’il vient d’acheter, il tombe avec surprise sur des informations de 1953. Il croit à une plaisanterie ou à un numéro spécial, mais non, car d’autres hallucinations vont le plonger en 1953, à Paris, dans ce quartier des Halles qu’il habitait à la fin du XXème siècle. De plus en plus précises, de plus en plus longues, ces hallucinations finissent par le jeter dans son propre passé, qu’il reconnaît mal : il avait sept ans en 1953. Ainsi largué dans le Paris de son enfance, il se sent étranger. D’abord incrédule, il se résout à accepter ce sort improbable. Comme à l’époque on trouvait du travail, il devient plongeur dans un restaurant de la rue Montorgueil, puis garçon de salle, et il s’aperçoit vite de sa supériorité : il connaît par avance les événements... Au début, il en joue avec un habitué du restaurant, journaliste en vogue, très intéressé par ses prédictions, mais il va se rendre compte que son savoir ne lui sert à rien. Il se prend pour l’idiot du village, cet oracle un peu foutraque qu’on consulte mais dont on se moque, même s’il a raison. Jusqu’au jour où, dans la rue, il se croise lui-même lorsqu’il a sept ans. A partir de là, tout va basculer...
2 décembre 1804 : l’Empire brille de mille feux. Notre-Dame de Paris tendue de velours aux armes impériales, vingt-quatre lustres tombant de la voûte, cinq cents musiciens et le pape "aux ordres" : Patrick Rambaud nous fait revivre ici les fastes de cette cérémonie exceptionnelle où Bonaparte se fit proclamer empereur des Français. Des tableaux, des gravures, des bijoux, des sculptures, que Pierre-Jean Chalençon a sélectionnés au sein de collections privées, illustrent le récit de manière somptueuse, nous offrant un ouvrage magnifique où figurent les plus grands artistes de l’époque, David, Nitot, Biennais, Odiot, Percier, Fontaine, entre autres... Un livre unique, qui célèbre avec éclat le bicentenaire du sacre de Napoléon.
« Après La Bataille, après Il neigeait, voici le troisième volet de ma fin d’Empire. Cette fois, je vous emmène en 1814. L’Europe envahit la France pour abattre Napoléon. Paris est assiégée, ses habitants voient apparaître des Cosaques entre les moulins de Montmartre. Nous suivons Octave, un agent impérial qui infiltre les milieux royalistes : réunis dans un Comité, des conjurés préparent en effet le retour des Bourbons. La capitale est bientôt investie, les armées étrangères défilent sur les Grands boulevards, et Octave se retrouve dans une situation trouble : les royalistes l’envoient espionner Napoléon, reclus à Fontainebleau, quand à Paris il espionnait les royalistes pour Napoléon. Il restera cependant fidèle à l’Empire, profitant de son rôle pour intoxiquer le nouveau gouvernement de Louis XVIII. Après bien des péripéties, ce témoin privilégié va assister à l’abandon des maréchaux, à la tentative de suicide de l’Empereur, à son abdication forcée, et il le suivra en exil à l’Ile d’Elbe, un rocher au large de la Toscane. Comment un homme qui a gouverné un continent peut-il supporter de régenter une sous-préfecture ? Il est entouré d’agents secrets et d’assassins, on vient le visiter de toute l’Europe comme un animal de zoo, il a peur, il joue, il déprime, il rêve, se maquille en arlequin pour un bal masqué que donne sa soeur Pauline, organise une Cour de pacotille. Pour la première fois, la seule de son aventure, l’Empereur devient humain. Cet épisode de l’île d’Elbe nous permet de le voir de près. En France, le soir dans les casernes, ses anciens soldats souhaitent son retour. Ils trinquent à l’Absent. » P.R.
"Ce livre est un roman de moeurs et d’aventures. Il raconte l’histoire vraie d’une lignée de rats d’égouts parisiens. Pour l’écrire, j’ai interrogé des experts, j’ai recueilli des témoignages, j’ai lu des livres, de articles et des dépêches d’agence. J’ai même rencontré quelques rats près de l’église Sainte-Eustache, à l’époque du chanter géant des Halles."
« Ce livre n’est pas une parodie, ni une anthologie, surtout pas un pamphlet. Ce n’est pas un jeu gratuit ou un pur exercice d’équilibre. C’est une envie. C’est la réponse à une question qui me turlupine lorsque je regarde les écrivains passer à la télévision : si quelqu’un comme Bernard Pivot avait officié au début des années cinquante, avec la formule que nous connaissons, qui aurait-il convié à ses sauteries du vendredi ? N’avez-vous jamais imaginé un plateau idéal ? Qu’aurait dit Céline ? Ou Camus ? Mes goûts personnels me portaient vers Marcel Aymé, Emmanuel Berl ou Roger Vaillant, mais il fallait des personnages plus connus et mieux datés. J’ai fini par en retenir dix, que voici, par ordre alphabétique pour qu’il n’y ait pas de jalousies posthumes : Breton, Camus, Céline, Cendrars, Cocteau, Malraux, Mauriac, Queneau, Sartre, Vian. Ensuite je les ai séparés en deux groupes autour de deux thèmes distincts : peut-on tout dire ? et à quoi servent les romans ? La situation est inventée mais, à 90%, les propos ne le sont pas. Ces auteurs ont été bavards. Ils se sont livrés dans des articles, des débats, des lettres, des études. Ils ont répondu en leur temps à des journalistes, ils ont causé à la radio. Leurs phrases, authentiques, je les ai montées en conversation afin qu’ils se répondent et revivent un instant. » P.R.
« Je vous emmène en septembre 1812. Epuisées par des combats et par la faim, les armées de Napoléon arrivent devant les minarets de Moscou. La ville est démesurée, mais où sont les habitants ? La ville est riche, mais où sont les vivres ? Les greniers sont vides, les Russes ont décampé. A peine rencontre-t-on des marchands étrangers, et des comédiens français cachés dans les caves du Kremlin. Soudain, le feu. Le quartier chinois s’embrase, l’incendie gagne vite les maisons de sapin. Les pompes à incendie ont disparu. C’est un piège. Moscou va flamber pendant plusieurs jours. Quand la pluie apaise le feu, l’Empereur décide de s’installer dans les ruines, il croit que le Tsar va négocier une paix, mais non, ses troupes refluent un mois plus tard, grossies par des milliers de civils. Commence alors la fameuse retraite vers la Bérésina. La neige tombe. Les Cosaques harcèlent les égarés. Le froid devient épouvantable. Les fugitifs dépècent leurs chevaux, ils s’entre-tuent pour une pomme de terre gelée, se grignotent les poignets. Trois cent trente mille d’entre eux vont périr dans les steppes. J’ai voulu raconter comment des femmes et des hommes ont supporté cette aventure extrême, civils et militaires mêlés. Ils étaient courageux ou lâches selon les moments, parfois profiteurs, voleurs, amoureux, rusés, endurcis ou faibles. Au-dessus d’eux, Napoléon planait. Il rêvait à l’Europe, à sa monnaie unique, à sa dynastie. Il ne voyait plus la réalité. » P. R
Le Monde publiera cette année, chaque jour du mois de mai, une double page consacrée à l’évocation quotidienne de Mai 68. Patrick Rambaud nous conte, un peu à la manière d’Eugène Sue, les petits et grands secrets des " événements ". Ah, le joli mois de Mai ! Barricades, pavés, combats de rue, réunions de crise, assemblées générales, interventions policières, grèves et négociations, Nanterre, la Sorbonne... C’est un monde souvent mal connu dans son détail et sa vérité romanesque que fait revivre ici Patrick Rambaud. On croise, au coin d’une rue, des révolutionnaires en herbe, des utopistes, des amoureux, des bourgeois, des gardiens de la paix... et quelques autres : autant de figures que la grande Histoire a souvent oubliées. Mais on rencontre aussi, dans le mystère et parfois la peur, de Gaulle, Malraux, Peyrefitte, le préfet de Paris, des diplomates étrangers, des espions, même ! Chaque page est un tourbillon de faits, de dialogues, un ballet de hautes figures. Heure par heure, Rambaud évoque le Quartier latin et ses mythes. Il nous mène, en connaisseur, de la rue Saint-Jacques aux régiments de Baden-Baden... A l’heure des révolutions : celle des corps et des mentalités.
Au début des années 1830, Balzac travaille à un ouvrage : les Scènes de la vie militaire, scènes parmi lesquelles il place un récit, La Bataille. En décembre 1834, il en parle encore avec assurance. Il promet un tableau de Paris au commencement du XVème siècle, une histoire du temps de Louis XIII, et, toujours, cette fameuse Bataille dont il précise l’époque, en y ajoutant Vue de l’Empire, 1809. Quelle bataille ? Wagram ? Marengo ? Arcole ? Non, Essling. En 1833, il écrit à Madame Hanska : "Là, j’entreprends de vous initier à toutes les horreurs, à toutes les beautés d’un champ de bataille ; ma bataille, c’est Essling. Essling avec toutes ses conséquences. Il faut que, dans son fauteuil, un homme froid voie la campagne, les accidents de terrain, les masses d’hommes, les événement stratégiques, le Danube, les ponts, admire les détails et l’ensemble de cette lutte, entende l’artillerie, s’intéresse à ces mouvements d’échiquier, voie tout, sente, dans chaque articulation de ce grand corps, Napoléon, que je ne montrerai pas, ou que je laisserai voir le soir traversant dans une barque le Danube. Pas une tête de femme, des canons, des chevaux, deux armées, des uniformes ; à la première page, le canon gronde, il se tait à la dernière". Bousculé par mille personnages, mille sujets, Balzac ne nous donnera jamais sa Bataille. La voici, racontée avec talent par Patrick Rambaud. Il nous conte ces deux journées féroces et folles, qui laissent quarante mille morts dans les blés... Quel aventure ! Une fois le Danube franchi, un matin de mai, vous chevaucherez avec Lannes, Bessières et Masséna ; vous sentirez la chaleur des incendies, vous connaîtrez Lejeune et les états-majors... Un roman audacieux, dans la tourmente.
A la fois médecin et ancien ministre de la Santé, B. Kouchner livre ici ses réflexions concernant l’assurance-maladie, mais aussi les solutions qu’il a méditées pour sauver, en l’améliorant, le système de santé en France.
Sous le pseudonyme Baltique « Le grand homme à tête de mouton eut le tort de persifler :- J’essaierai ce soir chez moi, Monsieur le Président.- Non, non, tout de suite !Nul ne résistait au ton impérieux de mon maître, et le grand homme à tête de mouton se mit à quatre pattes dans la terre boueuse du chemin. Bien entendu, il était gauche. Question d’habitude ! Il risqua quelques enjambées maladroites, il rougit comme une pivoine au soleil. Mon maître riait et applaudissait, j’aboyais, j’avais envie de jouer.Mon maître sortit de sa poche ma balle jaune.- Et maintenant, dit-il, on va voir qui me rapporte en premier la baballe.- Monsieur le Président, non...- Mais si, mais si. Comment croyez-vous que Rocard soit devenu Premier ministre, hein ? Il n’a pas rapporté la baballe avant Baltique, mais il a essayé, au moins. Votre ami Emmanuelli y arrive presque, mais c’est un terrien, lui, et il a de grands bras. Hop !Il lança. Je bondis. Je gagnai sans mérite. Le monsieur à tête de mouton avait dérapé, il était tombé à plat ventre dans une flaque.- Ça suffit, dit mon maître à ce mauvais compagnon de jeu. Redressez-vous, vous êtes grotesque. On n’a pas idée de se salir comme ça !L’autre était crotté. Il soufflait fort, essuyait ses hublots. Je sentais qu’il rentrait sa colère. »On a attribué à la chienne Baltique un ouvrage exploitant la disparition de son maître. Elle n’a aboyé aucun démenti. Une fois respecté le délai de décence, elle a simplement décidé de rendre publics ses souvenirs les plus intimes, qu’elle avait confiés il y a peu au docteur Patrick Rambaud. Les droits d’auteur de l’animal seront intégralement versés, à sa demande, à la fourrière de Jamac et à l’Amicale des corniauds du Morvan.
Sous le pseudonyme de Marguerite Duraille « Mururoa, mon amour, aussi définitif que bref, est dû à la plume experte de l’écrivain Patrick Rambaud, maître ès parodies, pasticheur impénitent. Tout y est, plus vrai que nature. Le vide, les personnages, le style, les thèmes…C’est du Duras, l’humour en plus. » Jean-Claude Perrier
Il y a quinze cents barricades dans Paris. Adrien Guizot, le fils du Premier ministre, est emporté par la Révolution qui renverse Louis-Philippe, dernier roi des Français. Pour la deuxième fois la République est proclamée en France, on voit paraître des centaines de clubs, des milliers de journaux, des féministes, des utopies, des manufactures occupées, des complots, des arbres de la liberté partout. La Préfecture de police est aux mains des sociétés secrètes et les ouvriers sont maîtres de la rue. Adrien seconde Lamartine au pouvoir, combat les agents de Louis-Napoléon Bonaparte, il couche avec George Sand, traite avec Blanqui et provoque la fureur de Baudelaire. Voici un livre totalement romanesque et totalement historique : personnages réels et personnages imaginaires se croisent dans le grand spectacle de l’émeute. Tout est vrai, bien loin des poncifs et des mythes : l’aventure, le détail, le décor, le courage, la magouille, la violence. 1848 est le roman de cette Révolution dont nous venons tous.
L’art et la technique pour communiquer par l’expression du visage. Eléments généraux et divers scénarios de communication, abondamment illustrés à l’aide de photos.
Sous le pseudonyme de Marguerite Duraille « Virginie Q » est le pastiche d’un roman de Marguerite Duras « Emily L » publié en 1987. Patrick Rambaud a décidé de pasticher ce livre, fort de son rejet total pour l’oeuvre de Duras, pastiche qu’il accepte de republier aujourd’hui. L’Histoire de Emily L., alias Virginie Q., c’est celle d’une narratrice (Duras elle même ?) qui au Café de la Marine de Quillebeuf, un petit port sur la Seine près du Havre, observe un couple d’Anglais. Peu à peu elle apprend l’histoire de ce couple… c’est totalement inintéressant, et c’est pourquoi Rambaud a décidé de commettre ce fameux pastiche.
Manuel d’élégance à l’usage des mal partis avec des ruses, des méthodes et des principes expliqués par l’exemple « On peut avoir des raisons d’en finir, si on se sent nul, si on est vilain, con, brutal, et qu’on s’en aperçoit par mégarde : les éclairs de lucidité sont parfois mortels. Ou si l’on doit lutter contre un escadron de fonctionnaires obtus et solidaires. Si on n’aime plus le coq aux morilles, l’odeur du foin coupé ou la musique incantatoire des pèlerins de Compostelle. Mais comment disparaître à coup sûr, comment s’échapper de ce monde épais sans laisser après soi une image minable ? » À cette ultime question ante mortem, Patrick Rambaud répond par le présent manuel pratique. Maquillez votre suicide en accident ou mieux encore en meurtre. Domestiquez la foudre, sachez horripiler les preneurs d’otages : vous laisserez prise à la louange et au regret. Que votre fin devienne une signature ! Soyez un héros posthume !
Pourquoi le ministre Robert Charbonnier est-il mort ? A cause du scandale immobilier dont on l’accuse ? Parce qu’il en savait trop ? Mais sur quoi ? Et d’abord, s’est-il vraiment suicidé ? Se noyer dans une flaque d’eau, quelle drôle d’idée. Voilà ce qui fait courir Fosca, un flic devenu journaliste dans un hebdomadaire à gros tirage. Il va mener une enquête longue et difficile, car on cherche de toute part à le dissuader, on menace même ses enfants et son amie. Les pressions sur son journal s’avèrent efficaces, et il se retrouve bientôt seul avec ses doutes. La Mort d’un ministre relève à la fois du roman noir et de la comédie de moeurs. C’est le portrait vrai d’un monde perverti. Pourtant, il serait vain de reconnaître des personnages réels dans le truand, le politicien douteux, le rédacteur en chef surmené, ou l’homme d’affaires ambigu : chacun d’eux représente aussi un caractère de notre époque - comme en son temps La Bruyère peignit le Distrait, l’Avare ou le Glouton
Vous avez fait blinder votre porte ? Mes pauvres ! Toutes les deux minutes, en France, un voleur s’introduit dans un appartement. Tremblez pour vos tiroirs et vos économies cachées : il est une fois un honnête serrurier et un chômeur filou. Le malheur veut qu’ils se rencontrent, et trouvent un certain plaisir à casser des portes. Ah ! si vous saviez ce qu’on découvre chez les autres lorsqu’ils sont absents... Et lorsqu’ils sont présents ? On commence tranquillement dans une rue de Paris et on se retrouve comme un rien à Rome ou à Bangkok, en prison...
Fraîchement débarqué de sa province, au printemps de 1832, Eugène de Pressiny est un jeune poète sans fortune, surtout riche d’ambitions et d’une pièce en vers consacrée à Charlemagne. Par ces temps romantiques, et avec l’amitié de Théophile Gautier, déjà célèbre pour ses gilets rouges, Eugène ne doute point qu’il fera carrière dans la littérature et au théâtre. Mais le Paris qui l’accueille, plutôt mal, a d’autres soucis que les drames à grand spectacle : le choléra ravage la France et la capitale, bientôt suivi d’une révolution manquée que les soldats de Louis-Philippe vont écraser au cloître Saint-Merri, et notre jeune homme se trouve mêlé bien malgré lui à ces terribles événements. Sauvé d’une mort certaine par un mystérieux conspirateur, Eugène, sans méfiance, va servir de prête-nom à une puissante organisation républicaine qui complote pour la liberté. Après les événements, le naïf devient célèbre du jour au lendemain, car le gouvernement le considère comme l’inspirateur inconnu de la révolte, et l’ennemi numéro un du régime. Quoique flatteuse, cette gloire inespérée ne va pas sans inconvénients : elle le contraint en particulier à fuir les argousins de Vidocq lancé à ses trousses, ce qui lui vaudra de découvrir d’étranges milieux... Héros involontaire, Eugène rencontre ainsi le Tout-Paris des lettres, dont Alexandre Dumas, Eugène Sue, et bien s-r Victor Hugo, le maître de la jeunesse, le génie adulé, le grand homme... C’est d’ailleurs à la première (et unique) représentation du Roi s’amuse que l’aventure d’Eugène touche provisoirement à son terme, car Vidocq a fini par retrouver sa trace... Jouant le jeu du roman historique avec une invention constante qui ne sacrifie pourtant jamais rien de la vérité des faits ni du pittoresque des personnages, Michel-Antoine Burnier et Patrick Rambaud renouvellent à leur manière un genre souvent galvaudé depuis Dumas. Il s’agit en somme d’une exaltante mise en scène du règne de Louis-Philippe à ses débuts, sous ses aspects les moins connus, à travers les sociétés secrètes qui pullulaient alors, les folies fouriéristes, les extravagances de Prosper Enfantin et les rêves de quelques Ferragus inspirés qui attendront encore seize ans une éphémère république. L’envers du décor s’anime, les figurants ressuscitent, un monde étonnant et juvénile se révèle. Amusé, captivé, emporté, le lecteur complice traverse ainsi l’année 1832 et ses complots dans un irrésistible mouvement, qui est celui-là même de l’histoire, quand on sait la saisir au vol, avec le talent d’une passion éblouie.
Participants : Michel LE BRIS, Clément CALIARI, Mathias ÉNARD, Paolo RUMIZ, Vassilis ALEXAKIS, Murray BAIL, Serge BRAMLY, Justin CRONIN, Diana EVANS, Damon GALGUT, Arnaldur INDRIDASON, Kopano MATLWA, Patrick RAMBAUD, Boualem SANSAL, Dimitris STEFANAKIS, Nick STONE, David VANN, Maryse CONDE, Gaspard-Marie JANVIER, Yahia BELASKRI, Léonora MIANO, Jean ROUAUD, Björn LARSSON, Percival EVERETT, Niq MHLONGO, Kgebetli MOELE
Participants : Dany Lafferière, Patrick Rambaud et Sylvia Lipa-Lacarrière
Avec Maarten Troost, Patrick Rambaud, Ian Rankin et Alain Berenboom
Avec Patrick Raynal, Hervé Le Corre, Santiago Gamboa, Patrick Rambaud
Animé par Christelle CAPO-CHICHI
Avec Henriette Walter, Erik Orsenna, Patrick Rambaud
Animé par Géraldine Delaunay
Avec Patrick Rambaud, Gérard Mordillat, Didier Daeninckx
Avec Anthony Doerr, Patrick Rambaud, Timothy Brook et Alain Absire, une rencontre animée par Hubert Artus
Avec Patrick Rambaud.
Animé par Emmanuelle Dancourt.
Avec Cécile Coulon, Patrick Rambaud, Claude Villers, Léonora Miano, Carole Martinez, Dany Laferrière, Alain Mabanckou et Claude Esclatine, débat animé par Hubert Artus
Avec Florence Aubenas (lauréate cette année du prix Kessel pour son récit "Le Quai de Ouitréham"), Patrick Rambaud, le Cubain Amir Valle, Sorj Chalandon, Jacques Ferrandez et Patrick de Saint-Exupéry de la revue XXI. Un débat animé par Olivier Weber.