L’Abistan, immense empire, tire son nom du prophète Abi, « délégué » de Yölah sur terre. Son système est fondé sur l’amnésie et la soumission au dieu unique. Toute pensée personnelle est bannie, un système de surveillance omniprésent permet de connaître les idées et les actes déviants. Officiellement, le peuple unanime vit dans le bonheur de la foi sans questions.
Le personnage central, Ati, met en doute les certitudes imposées. Il se lance dans une enquête sur l’existence d’un peuple de renégats, qui vit dans des ghettos, sans le recours de la religion…
Boualem Sansal s’est imposé comme une des voix majeures de la littérature contemporaine. Au fil d’un récit débridé, plein d’innocence goguenarde, d’inventions cocasses ou inquiétantes, il s’inscrit dans la filiation d’Orwell pour brocarder les dérives et l’hypocrisie du radicalisme religieux qui menace les démocraties.
Revue de presse
« Qu’on ne s’y trompe pas : 2084 n’est pas une charge frontale contre l’islam comme religion, mais une parabole cauchemardesque sur son instrumentalisation politique. L’écrivain y imagine une dictature qui, comme d’autres avant elle, effacera le passé, contrôlera et punira arbitrairement l’homme jusqu’à ce qu’il ne sache plus ce que penser veut dire. » Le Monde
« La référence est transparente. Et tout le dispositif orwellien est là en effet : un système totalitaire où tout le monde est surveillé, un dictateur tout puissant, un appareil politique et policier redoutable, et des devises où l’absurde le dispute à la manipulation : « La mort, c’est la vie » « Le mensonge, c’est la vérité », « La logique, c’est l’absurde ». » Le Point
« En fait, et avec provocation, de Sansal on pourrait même dire qu’il achève le travail en livrant une nouvelle vision actualisée de l’étouffement. Si Orwell a inventé le communisme intégral, Sansal, lui, a inventé l’islamisme intégral, où l’homme meurt écrasé par une pluie de versets totalement pataphysiciens dans un pays qu’il nomme l’Abistan, qui sent la cordite et l’assassinat de masse. » Libération