Devenu grand reporter à l’hebdomadaire Le Point, écrivain et auteur de documentaires, Olivier Weber a parcouru la planète, des États-Unis à la place Tian’anmen à Pékin en passant par l’Afrique, mais avec une attirance finalement persistante pour ces contrées où le soleil se lève. Après des études d’anthropologie et d’économie, Olivier Weber s’envole pour la Californie, pour une première enquête sur les traces de Jack London.
L’écrivain-voyageur et journaliste a couvert de nombreux conflits dont la guerre en Afghanistan, le Kurdistan, l’Érythrée, le Cambodge, le Sud-Soudan, l’Irak, le Sahara occidental, la Tchétchénie, l’Algérie, les guérillas de Birmanie... De ces expériences, il tire la matière de ces récits.
En Afghanistan, il fut l’un des rares occidentaux à pouvoir approcher les talibans et publiera plusieurs ouvrages : Le faucon afghan : un voyage au pays des talibans, La mémoire assassinée et Éternités afghanes. En 2013, douze ans après l’assassinat du commandant Massoud, l’auteur revient sur cette personnalité afghane qui incarnait le guérillero moderne. Fiction documentée, La confession de Massoud dresse le tableau de tout un pan de l’Histoire afghane et la volonté de créer un Islam des Lumières.
Largement reconnu par ses pairs, Olivier Weber a reçu de nombreux prix pour une œuvre aussi bien journalistique que littéraire qui forme un tout renouant avec la tradition du grand reportage telle que la concevait Joseph Kessel (prix Albert Londres, prix Lazareff, prix Mumm, prix Joseph Kessel, prix de l’Aventure, prix spécial Ouest-France, lauréat de la Fondation Journaliste Demain…).
Olivier Weber est également membre de plusieurs jurys de prix littéraires consacrés au reportage et aux voyages, dont le prix Joseph Kessel. En 2006, il publie précisément un récit de voyage et un essai littéraire sur ce dernier, Kessel, l’Eternel nomade (Arthaud). Olivier Weber a enfin écrit et réalisé une dizaine de documentaires pour Arte, Canal Plus, Voyage, France 5 et France 2, dont L’Opium des talibans et Sur la Route du Gange, qui ont obtenu plusieurs prix internationaux. Le journaliste a aussi longtemps enquêté sur les trafiquants de drogue et il a publié La mort blanche (Albin Michel, 2007), un grand roman-document sur le narcotrafic, qui nous entraîne de Paris à Kaboul, en passant par San Francisco, Monte-Carlo et Karachi. Nommé ambassadeur itinérant, il publie également un récit de voyage sur les chercheurs d’or en Amazonie, J’aurai de l’or (Robert Laffont), après une expédition dont il a tiré un documentaire de cinéma La fièvre de l’or.
Dans Joseph Kessel : le nomade éternel (2010), il rendait hommage à son illustre prédécesseur, la légende du journalisme, de la littérature et de la Résistance qu’est Joseph Kessel, en retranscrivant ses carnets de voyages, mêlant tranches de vie et vieilles photos en noir et blanc du mythique reporter.
Il revient en 2013 au Cambodge avec Les impunis, grand reportage sur la méconnue « zone de Pailin », au nord du pays, véritable État de non-droit fondé par les anciens khmers rouges reconvertis et contrôlé par leurs descendants, formidable mafia-État où chacun sait qui sont les anciens bourreaux, et dont l’économie repose sur les casinos, les bordels, le trafic de rubis et le recyclage d’argent sale des mafias régionales… Comme souvent dans les zones de « post-conflit » s’y mêlent les victimes et ceux qui les ont traquées, et Phnom Penh ferme les yeux, comme le reste du monde, sur cette enclave du crime organisé, pas même inquiétée par les tribunaux internationaux qui ont récemment jugés les bourreaux du génocide cambodgien dans la capitale.
2015 voit publier L’Enchantement du monde, un roman d’aventures, parabole sur la tolérance et contre le fanatisme.
En 2016, Frontières est l’occasion de portraits en tout genre, teintés d’humour, d’enchantement, parfois graves, mais aussi de réflexions sur la mondialisation, les fissures des confins et la planète de demain, le tout dans la tradition des grands récits de voyages littéraires.
Dans Jack London, l’appel du grand ailleurs, Olivier Weber s’intéresse au père de tous les aventuriers dans l’imaginaire collectif. Un livre qui entend rendre justice à l’étendue de son œuvre, lutter contre les malentendus et mettre en avant les contradictions et paradoxes qui font tout l’intérêt et le magnétisme de ce personnage hors du commun.
Dans L’arrière-pays, nous suivons l’itinéraire d’un jeune berger captivé par les lumières de la ville, entre impunité et humiliation. Olivier Weber esquisse ici une ample fresque de la corruption sur la Côte d’Azur, aux allures de roman noir.
Il publie la même année Si je t’oublie, Kurdistan : défenseur de la cause kurde depuis longtemps, l’auteur s’est à nouveau rendu sur le terrain à la rencontre de ces militants de la liberté et des peshmergas, « les combattants de la mort ». En Syrie et en Irak, il a vu des partisanes et des partisans prompts à se battre encore, dans l’attente de l’aide internationale ou de volontaires comme lors de la guerre d’Espagne. L’Occident va-t-il achever de leur faire croire en leur proverbe, selon lequel ils n’ont « pour amis que les montagnes », ou va-t-il enfin se montrer à la hauteur ?
En 2021, bâton de marche dans une main, carnet dans l’autre, Olivier Weber nous emmène dans une contrée mythique et oubliée, le Mustang. « Fermé aux étrangers jusqu’en 1992, ce petit royaume en Himalaya désormais rattaché au Népal est un "petit Tibet’ à la culture protégée et sans la tutelle de la Chine », raconte-t-il. Il s’aventure ici dans des vallées perdues et offre une brillante réflexion sur le temps, sur nos sociétés au rythme effréné, et sur notre rapport à l’autre.
La même année, il interroge la figure du commandant Massoud, assassiné lors d’une opération-suicide en Afghanistan, l’avant-veille des attentats du 11 septembre 2001. Qui était véritablement le célèbre combattant ? Un simple résistant ? Un seigneur de la paix ? Un militant des droits humains dans un Orient ravagé par le fanatisme ? Un poète féru de vers persans et français perdu dans la guerre ? Vingt ans après sa mort, Olivier Weber, qui l’avait longuement rencontré et avait côtoyé ses partisans pendant une vingtaine d’années de voyages en Afghanistan, revient sur son message de paix et de concorde entre les peuples.
Filmographie
- Défi Baïkal, au-delà de la lumière
Bibliographie
- Dans l’œil de l’archange (Calmann-Lévy, 2023)
- Naissance de la nation européenne (L’Aube, 2022)
- Voyage sous les bombe (L’Aube, 2022)
- Massoud, le rebelle assassiné (L’Aube, 2021)
- Au royaume de la lumière (Plon, 2021)
- Si je t’oublie, Kurdistan (L’Aube, 2020)
- L’Arrière-Pays (Calmann-Lévy, 2020)
- Jack London, l’appel du grand ailleurs (Paulsen, 2016)
- Frontières (Paulsen, 2016)
- L’Enchantement du monde (Flammarion, 2015)
- Les Impunis (Robert Laffont, 2013)
- La Confession de Massoud (Flammarion, 2013)
- Les Impunis (Robert Laffont, 2013)
- Conrad, le voyageur de l’inquiétude (Arthaud, 2011)
- Le Barbaresque (Flammarion, 2010)
- Joseph Kessel : le nomade éternel (Arthaud, 2010)
- J’aurai de l’or (Robert Laffont, 2008)
- La Mort blanche (Albin Michel, 2007)
- Kessel : Le nomade éternel (Arthaud, 2006)
- La Bataille des anges (Albin Michel, 2006)
- Le Grand Festin de l’Orient (Robert Laffont, 2004)
- Routes de la soie (Mille et une nuits, 2004 - essai, avec Samuel Douette)
- La Guerre en Irak, le livre noir (La Découverte, 2004 - avec Séverine Cazes, Reporters sans frontières)
- Je suis de nulle part : sur les traces d’Ella Maillart (Payot, 2003)
- Femmes afghanes (Hoëbeke, 2002 - album photos, avec Nilab Mobarez)
- Éternités afghanes (Le Chêne, 2002 - album photos, avec Reza)
- On ne se tue pas pour une femme (Plon, 2001)
- Afghanistan, la mémoire assassinée (Mille et une nuits, 2001)
- Le faucon afghan : un voyage au pays de Talibans (Robert Laffont, 2001)
- Lucien Bodard, un aventurier dans le siècle (Plon, 1997)
- French doctors : L’épopée des hommes et des femmes qui ont inventé la médecine humanitaire (Robert Laffont, 1995)
- La Route de la drogue (Arléa, 1995 - réédité sous le nom de Chasseurs de dragons : voyage en Opiomie, Payot 2000)
- Voyage au pays de toutes les Russies (Quai Voltaire, 1992)